65 millions d’euros investis par les régions en 2016 dans l’activité cinématographique et audiovisuelle. Tel est, selon le chiffrage du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), le résultat de sa politique de cofinancement, dite du “1 pour 2” (soit 1 euro engagée par le CNC pour deux euros investis par un conseil régional).
Réinvention du partenariat CNC-régions
Pour définir le nouveau cadre conventionnel de la période 2017-2019, une grande concertation avec les régions a été menée. « Nous avons souhaité réinventer ce partenariat à travers la prise en compte de tous les secteurs d’activité : cinéma, télévision, création numérique. Et de toutes les étapes : depuis la création jusqu’à la diffusion, notamment en salles, en passant par la production, l’éducation à l’image et la conservation patrimoniale des œuvres », commente Julien Neutres, directeur de la création, des territoires et des publics au CNC. C’est donc une intervention globale que souhaite accompagner le CNC afin de permettre une réelle structuration de la filière.
©CC0 via Pixabay
Plus de 850 professionnels dans le Grand Est
Première région à avoir signé cette nouvelle convention avec l’Etat et le CNC en mai pendant le festival de Cannes 2017 : le Grand Est. « Notre politique audiovisuelle est articulée autour de l’ensemble de la filière : accompagner les auteurs, les scénaristes, les industries créatrices (comme la post-production dans l’animation). Nous comptons sur notre territoire 462 techniciens et ingénieurs du son, ainsi que 395 comédiens », fait valoir Pascal Mangin, vice-président en charge de la culture.
Prise en compte de la dimension régionale
La région a augmenté son fonds d’accueil des tournages de 20%, à 3,8 millions d’euros. Sa politique globale pour le développement de l’audiovisuel et du cinéma s’élève à 5 millions d’euros. « Le CNC a davantage pris en compte notre dimension régionale. Il a accepté que les villes du territoire bénéficient du 1 pour 2. Nous avons aussi signé une convention à part avec l’équivalent allemand du CNC (Filmförderungsanstalt, FFA)et le fonds allemand pour le développement des séries (Fonds d’aide franco-allemand au co-développement de séries audiovisuelles de fiction) et nous souhaitons travailler avec le Luxembourg et la Suisse », explique Pascal Mangin.
Les télévisions locales aussi
Le CNC entend également développer l’implication des télévisions locales dans le processus de création d’œuvres, en particulier la production de documentaires et l’adaptation audiovisuelle de spectacles vivants. La région Grand Est est d’ailleurs en train de finaliser un contrat d’objectif et de moyens avec les chaînes locales de télévision.
Le cinéma priorité des régions
Autre région signataire d’un nouveau parteneriat : Provence-Alpes-Côte-d’Azur. « Pour les années 2017-2019, les autres régions sont en train d’effectuer leurs choix et leurs arbitrages, et nous signerons les conventions avec elles d’ici à la fin de l’année. Plusieurs régions se sont déjà engagées à augmenter leur participation, je pense notamment aux grandes régions fusionnées qui ont décidé d’aller plus loin que la simple addition des politiques précédentes. Pour nombreuses d’entre elles, la politique cinématographique et audiovisuelle est devenue la politique culturelle prioritaire », note Julien Neutres.
Thèmes abordés