Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, imaginait sans doute jouer sur du velours en annonçant l’assouplissement de la réforme des rythmes scolaires, promesse de campagne du candidat Macron, tant cette réforme a fait couler de l’encre en 2013 et 2014. La journée du 8 juin 2017 a montré que les intentions du gouvernement étaient loin de faire l’unanimité.
Le projet de décret, dévoilé aux syndicats le 30 mai était en effet présenté pour avis à deux instances consultatives :
- le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) représentant les personnels, les usagers et les partenaires de l’État dans l’action éducative,
- et le Conseil national de l’évaluation des normes (CNEN), dont l’objet, rappelle Philippe Laurent, maire de Sceau et vice-président de l’instance, n’est pas « d’estimer ce qui serait […] la meilleure organisation du temps scolaire », mais de « se prononcer sur les conséquences financières pour les collectivités locales des textes qui lui sont présentés ».
Le CSE a émis un avis défavorable au texte par 35 voix contre et 21 pour (1 abstention et 15 refus de vote).
Les syndicats divisés
Le front syndical est en effet fissuré. Le Sgen-CFDT a voté contre le projet de décret, ainsi que l’Unsa, et FO. Le SNUipp-FSU et le Snalc ont voté pour. « Ce qui est proposé, et la réaction de certains maires le montre, revient à renoncer à impulser toute politique éducative territoriale », déplore le Sgen CFDT dans un communiqué qui accuse le gouvernement de « précipitation ».
« C’est tout l’investissement des équipes et la concertation menée qui sont percutés, les compromis construits localement qui sont fragilisés », regrette le Sgen-CFDT.
Le SE-Unsa, quant à lui, redoute la réduction des temps de qualité pour l’apprentissage des élèves, surtout les plus fragiles. Le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire des enseignants du primaire a quant à lui voté « pour », ainsi que le Snalc. Dans un communiqué, le SNUipp-FSU rappelle que ses adhérents, dans une vaste consultation, ont plébiscité « la possibilité de pouvoir travailler sur 4 jours », et le Snalc encourage les professeurs à voter massivement pour le retour à quatre jours en conseil d’école.
Le CNEN tient au fonds de soutien
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