Police de sécurité quotidienne, circuits courts de sanction, pouvoir d’injonction des policiers et mesure d’éloignement des délinquants…. Le programme d’Emmanuel Macron en matière de sécurité consacre un mariage original : la proximité et la sanction. Mais d’où viennent ces propositions ? Quelles en sont leurs origines ? Et surtout à quel modèle connu renvoient-elles ?
Dans un entretien au Club prévention sécurité de la Gazette, Mathieu Zagrodzki, chercheur au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), chargé de cours à Sciences Po et consultant en sécurité publique, livre son analyse.
Que vous inspirent les propositions d’Emmanuel Macron en matière de sécurité ?
Il y a dans ce programme une volonté de synthèse, voire même de syncrétisme entre deux sensibilités, entre prévention et répression. D’un côté, la proposition phare de créer une police de sécurité quotidienne renvoie clairement à la police de proximité chère à la gauche et à la nécessité de travailler au plus près de la population. De l’autre, le pouvoir d’injonction et l’éloignement des délinquants s’inscrivent dans une tendance plus répressive et ciblent plutôt les électeurs de droite.
Au-delà, l’aspect le plus original du programme est de s’attaquer à la petite délinquance et aux incivilités. C’est un aspect qui a été fortement négligé ces dernières années en raison notamment de la lutte contre le terrorisme.
D’où viennent ces propositions ?
Il est difficile de dire par quel cheminement intellectuel Emmanuel Macron et son équipe ont construit ce programme. A lire ...
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