Les collectivités publiques sont les structures qui accueillent le plus de TIG dans leurs services aujourd’hui. Pourtant, dans un contexte de réorganisation territoriale, de multiplication des dispositifs et de restrictions, le développement de cette peine intelligente et efficace est parfois menacé. Cette peine suscite encore parfois quelques appréhensions, alors qu’elle a depuis plus de 30 ans largement fait ses preuves.
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« Le travail d’intérêt général plutôt que de nouvelles prisons »Voici quelques bonnes raisons d’accueillir du TIG au sein d’une collectivité, selon le Forum du TIG :
- Participer à l’action de la justice
La personne qui exécute un TIG effectue un travail non rémunéré au service d’un acteur de l’intérêt général (association, collectivité ou entreprise chargée d’une mission de service public). La peine de TIG permet d’impliquer la collectivité dans un processus de réinsertion de la personne condamnée, en lui permettant de retrouver confiance en soi, et de se projeter. - Favoriser la tranquillité publique et la prévention de la délinquance
La peine de TIG favorise la responsabilisation des individus et leur retour au droit commun, par une ouverture sur le monde du travail. En insistant sur l’idée de réparation du dommage causé à la société, elle participe à la désistance (processus de sortie de la délinquance) et donc à la prévention de la récidive et de la délinquance. - Valoriser et former ses agents
La personne condamnée à un TIG est encadrée et accompagnée dans la structure où elle exécute son TIG par un « tuteur », qui doit orienter la personne, lui donner ses missions. Ce tuteur, accompagné par les services du Ministère de la Justice, a un rôle central dans la réussite de la mesure. En tant que référent de la personne accueillie, il peut lui faire découvrir un métier, lui donner de l’assurance, éventuellement l’orienter vers des services qui pourront l’aider à s’insérer. Le tuteur peut bénéficier de formations pour mieux appréhender son rôle. - Faire de cette peine un tremplin vers l’emploi
La majorité des personnes condamnées à un TIG a moins de 25 ans. La plupart sont sans emploi ou en situation de précarité, peu qualifiés et sans expérience professionnelle ou presque au moment de leur condamnation. Le TIG peut être pour elles une occasion de découvrir le monde du travail. - Bénéficier d’un renfort
Le condamné à un TIG doit effectuer un travail non rémunéré au profit de la collectivité. Pour une structure d’accueil, cela peut être l’occasion de lui faire réaliser des petits travaux qui ne pourraient être assurés par ailleurs faute de temps ou de moyens. C’est une ressource ponctuelle supplémentaire. - Favoriser le lien social
Accueillir une personne en TIG c’est une action de solidarité, qui participe à améliorer la cohésion sociale. Si les tuteurs sont suffisamment préparés, ils peuvent développer une véritable relation de confiance et de respect mutuel avec le tutoré, et l’intégrer au sein de leur équipe. - Renforcer et valoriser ses services
A l’heure des réorganisations de services et des transferts de compétences entre collectivités, l’accueil de TIG peut être l’occasion de renforcer ponctuellement certaines équipes et ainsi de créer une certaine dynamique. - Participer à promouvoir les alternatives à l’incarcération
La situation des prisons est plus que préoccupante, comme le rappelle régulièrement le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Le TIG est une alternative intelligente permettant d’éviter les courtes peines de prison qui sont coûteuses pour la société et destructrices pour les personnes condamnées. - Participer à lutter contre les préjugés à l’égard des personnes condamnées
Accueillir du TIG, c’est mettre de côté les a priori qui isolent les citoyens condamnés et vont à l’encontre de leur réinsertion. Il faut savoir que la très grande majorité des TIG se déroulent avec succès. - S’inscrire dans une démarche collective
Lorsque vous vous inscrivez dans une démarche telle que l’accueil de TIG, vous n’êtes pas seuls ! Les services du Ministère de la Justice (PJJ pour les mineurs ou SPIP pour les majeurs) vous accompagnent et vous orientent des personnes ayant un profil adapté à vos postes. Vous pouvez en outre intégrer des réseaux d’acteurs pour échanger avec d’autres structures d’accueil, vous outiller, participer à des temps de travail et de réflexion sur vos pratiques : le Forum du TIG, le Forum Français de Sécurité Urbaine etc.
Références
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.forum-tig.fr ou adressez –vous aux services du Ministère de la Justice de votre territoire !
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