Exit les sorties bille en tête contre le statut de la fonction publique. Invité, le 18 septembre 2015, du think tank « En temps réel », proche de la gauche libérale, Emmanuel Macron n’y était pas allé par quatre chemins selon Challenges : « Le statut de la fonction publique n’est plus adéquat. Rien ne justifie l’emploi à vie de certains cadres de mon ministère. » Et avait ajouté : « Il faut réfléchir. Ce n’est pas une idée de droite. La gauche ne peut plus raisonner en termes de statut. La société statutaire, où tout sera prévu, va inexorablement disparaître. »
Depuis Emmanuel se montre nettement plus prudent. Dans la campagne, il n’entend pas faire un sort au statut, pas plus qu’il ne prône de suppression massive de postes comme son concurrent François Fillon. Emmanuel Macron plaide simplement 120 000 fonctionnaires en moins, dont 70 000 dans les collectivités.
Réponses « cousues mains »
Il entend également élargir les heures d’ouverture des services publics, tout particulièrement le samedi et en soirée pour les adapter aux contraintes des usagers. Pour dégager du temps pour ces nouvelles amplitudes sans augmenter les heures de travail des fonctionnaires, « la transformation numérique permettra aux agents publics de se recentrer sur l’accompagnement des usagers », dit-il.
Et, surtout le candidat d’En Marche souhaite décorréler le point d’indice des 3 fonctions publiques pour « mettre fin à l’évolution uniforme des rémunérations de toutes les fonctions publiques ». Il souhaite enfin améliorer le pouvoir d’achat des agents publics grâce au basculement des cotisations salariales vers la CSG.
« Notre projet est un projet d’émancipation des territoires. L’uniformité et la centralisation ne sont plus à la hauteur des enjeux. Il faut proposer des réponses « cousues-main », savoir s’adapter à la diversité des contextes locaux. Pour cela, nous voulons redonner du pouvoir à ceux qui font, et en premier lieu aux élus locaux », vante le lieutenant d’Emanuel Macron.