Le moment est bien choisi puisque les candidats à l’Elysée courtisent les élus ruraux pour obtenir leur 500 signatures. Ces propositions seront d’ailleurs encore discutées le 18 mars prochain à Lyon lors d’une assemblée générale, afin d’en assurer un meilleur retentissement.
Expliquer aux candidats ce que la ruralité souhaite
«Lors des élections précédentes, nous avions coutume de rencontrer les candidats pour connaître leurs projets sur la ruralité. Et on se rendait compte qu’ils nous disaient non pas ce qu’ils pensaient mais ce que nous avions d’entendre. Donc plutôt de leur demander ce qu’ils veulent faire, on va leur dire ce dont nous avons envie» explique Vanik Berberian, Président de l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF).
Une fracture numérique rurale insupportable
Parmi les propositions les plus marquantes, les Etats GénérEux insistent sur le développement de la « mairie numérique », de l’internet mobile et la fibre optique: les handicaps générés par la fracture numérique deviennent insupportables aux ruraux quand il faut « une heure à un agriculteur pour télécharger des formulaires» ou quand Pole Emploi propose «un RV par visioconférence à un demandeur d’emploi qui ne pourra l’accepter faute de débit suffisant».
Mettre le paquet sur la santé
Autre proposition essentielle, la santé: les Etats GénérEux demandent un accompagnement des communes dans leur aide à l’exercice de l’activité médicale, le développement de la télémédecine (également dépendante du haut débit), la révision des périmètres de compétences des professions médicales et paramédicales. « Il est aberrant de payer des infirmières pour faire des toilettes parce qu’on n’a pas assez d’aides-soignantes « a ainsi pointé Vanik Berberian.
Trop de normes pour les ruraux
Iconoclaste, la proposition sur la décision publique stipule que dans les commissions les fonctionnaires devraient avoir « une voix consultative et non délibérative », ceci afin de donner plus de poids aux élus. Plus classiques, les revendications de faire échapper les campagnes à des normes trop contraignantes qualifiées de « ruralicides » ou d’obtenir des exonérations de charge pour les créations d’emplois.
Des dérogations sur l’eau et la fiscalité
Il faut supprimer le transfert obligatoire de la compétence eau et assainissement aux intercommunalités, synonymes pour nombre de maires de dépossession des pouvoirs et de renchérissement des charges. Et garantir en leur sein la représentation des maires des petites communes. Au chapitre éducation, l’AMRF recommande de « soutenir l’organisation scolaire décidée par les élus dans les territoires à faible densité ou en diminution de population ».
La proposition sur les finances locales, vise à augmenter la dotation de l’Etat aux collectivités locales et à abroger les dispositions discriminatoires. Et l’AMRF de rappeler que la dotation par habitant en milieu rural s’établit à 64 euros, soit la moitié de celle d’un citadin.
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