La politique de la ville, grande oubliée de la campagne présidentielle ? Depuis 2012, pourtant, deux grands textes de loi ont été votés : la loi « Lamy » du 21 février 2014, qui a réformé la gouvernance, créé les contrats de ville et institué les conseils citoyens, puis la loi « égalité et citoyenneté » du 27 janvier 2017, qui se veut la réponse à « l’apartheid territorial, social et ethnique », dénoncé par l’ancien Premier ministre Manuel Valls.
Autre avancée : la poursuite de la politique de rénovation urbaine, désormais dotée d’un budget de six milliards d’euros jusqu’en 2024.
Toutefois, selon Didier Lapeyronnie, l’écart se creuse entre les habitants des banlieues et les institutions comme la police, l’école ou même les services sociaux. Selon lui, « les institutions sont vues comme des obstacles ». Un ressenti qui peut violemment s’exprimer, comme avec l’affaire du jeune Théo, fortement médiatisée en février, ou être alimenté dans la sphère privée où la religion tient une place prépondérante.
En dépit des réformes engagées depuis 2012, la situation des quartiers prioritaires demeure très préoccupante. Comment expliquez-vous ce décalage ?
Pour avoir le sentiment d’une évolution, il faut attendre plusieurs années. Je constate que la distance s’est creusée entre le monde des quartiers populaires, qui sont surtout des quartiers pauvres, et la République, les institutions en général. Il y a dans la population un sentiment de discrimination de la part de la police, de l’école ...
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