Plateformes, manifestes et autres livres blancs… Cette fois, ça y est ! Associations d’élus et de fonctionnaires entrent en scène. Les candidats à la présidentielle, officiellement désignés ou déclarés, vont être interpellés par les lobbys, au sens noble du terme. Le monde des territoriaux ne sera certainement pas en reste : l’Association des administrateurs territoriaux de France (le 28 février), le Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales ou encore Dirigeants grandes collectivités peaufinent leurs carnets de doléances et leurs « études prospectives ». Après les « primaires », c’est une nouvelle phase des élections présidentielle et législatives qui s’ouvre. Celle qui devrait, enfin, nourrir les programmes des candidats. Il faut s’en réjouir.
Slogans
Très récemment (« La Gazette » du 6 février 2017), nous déplorions une absence de vision territoriale lors les débats de la « primaire citoyenne ». Auparavant, nous dénoncions les slogans faciles lancés lors des primaires de la droite qui, dans une surenchère électoraliste, fustigeaient les fonctionnaires, tout en prônant la réduction drastique de leur nombre, voire leur « privatisation » (sic). Désormais, c’est légitimité contre légitimité : si tous les candidats en lice s’enorgueillissent, à tort ou à raison, d’une certaine représentativité auprès des électeurs, désormais, face à eux, ce sont des élus et des fonctionnaires. Non plus des téléspectateurs, mais des « acteurs » du terrain, qui ne manqueront pas de formuler des propositions, mais aussi de relever les incohérences, de part et d’autre de l’échiquier politique.
Revendications catégorielles pro domo
Mais gare aux écueils ! Pour les territoriaux, il faudra éviter de sombrer dans les revendications catégorielles pro domo. Pour les associations d’élus, il s’agira de se méfier de leur politisation : l’Association des maires de France, notamment, qui a présenté sa plateforme le 1er février, pourra-t-elle jusqu’au bout concilier sa neutralité et son « professionnalisme » avec l’engagement de sa présidence dans la campagne ? Déclarer indispensable le maintien du service public et du statut, tout en évitant d’aborder un programme de suppression de 500 000 postes de fonctionnaires : c’est le grand écart, et du grand art ! C’est bien tout l’enjeu de cette nouvelle phase : nourrir le débat politique… sans se faire dévorer par lui !
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