La progression du nombre de postes proposés entre 2014 et 2016 (1) est « modérée » (+5,8%), commente Erwan Maheas, chargé d’étude au service Analyse et prospectives sociales du Centre interdépartemental de gestion de la grande couronne d’Île-de-France.
Le baromètre des bourses de l’emploi public local, que La Gazette publie en exclusivité, en partenariat avec la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG) et l’Association nationale des directeurs et directeurs adjoints des centres de gestion (ANDCDG) révèle ainsi une hausse « à mettre [toutefois] en regard avec les baisses dans les régions et les départements [lire l’encadré chiffres ci-contre, ndlr] », insiste le chargé d’étude.
« Cette augmentation peut s’expliquer par différents facteurs : un cadre législatif et réglementaire mouvant ces dernières années [réforme territoriale, réforme des rythmes scolaires etc.], des départs en retraite, mais aussi un plus grand recours aux bourses de l’emploi par les collectivités », remarque Erwan Maheas.
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Sans surprise, du fait des transferts de compétences vers les communautés d’agglomération prévus par la loi NOTRe, la part de l’évolution entre 2014 et 2016 est plus significative dans ce type de collectivités (+91,6%, pour des temps complets et non complets). Même si, sur cette même période, les communes ont proposé 31 371 postes en 2016, soit une augmentation de 7,8%.
Les variations d’une année sur l’autre sont rarement constantes, quelque soit la collectivité. Mais là encore, le comportement des communautés d’agglomération sort du lot puisque le nombre de postes proposés est allé crescendo, avec une progression de près de 70% entre 2015 et 2016. Les communautés de communes se sont conduites de la même manière, bien que dans une proportion moindre.
Au total, 14 454 postes ont été proposés en 2016 dans les intercommunalités (les EPCI à fiscalités propres d’une part, c’est-à-dire les communautés de communes, les communautés d’agglomération, les communautés urbaines et métropoles ; et les syndicats de communes à vocation unique, d’autre part) : 14,2% de plus qu’en 2014.
A noter par ailleurs que, si le baromètre révèle une légère hausse de 1,1 % du côté des régions pour les postes à temps complets et non complets, la part des postes à temps complet est en baisse de presque 24%.
Anticipation des départs à la retraite
L’impact des remplacements de départs en retraite « ressort très clairement » du baromètre, selon Erwan Maheas. Les collectivités préparent également les départs en retraite pour certains postes dont il est sûr qu’ils seront vacants en 2020 (22% pour les adjoints techniques, 18% pour les adjoints administratifs, 25% pour les attachés et 23,5% pour les techniciens).
Entre 2014 et 2016, les besoins ont dû être ainsi anticipés , comme en atteste le tableau suivant :
Sur 2014-2016, les communautés d’agglomération étaient pour leur part surtout à la recherche d’attachés territoriaux (17% des postes proposés), de techniciens (15%) et, en troisième position, d’adjoints techniques (10%).
Anticipation des transferts de compétences obligatoires
Au top trois des familles de métiers les plus recherchées par les collectivités entre 2014 et 2016, figure en haut du podium « l’éducation et l’animation » (14,5%). Une tendance à mettre en lien avec la réforme des rythmes scolaires. Suivent les « affaires générales » (9,7%) et le « social » (6%).
Du côté des communautés d’agglomération,on remarque une hausse pour certains domaines en lien avec les nouvelles compétences qui leurs sont dévolues dans le cadre de la réforme territoriale. A compter du 1er janvier 2020 par exemple, l’ensemble de la compétence « eau et assainissement » relèvera des compétences obligatoires des communautés. 129 postes supplémentaires ont ainsi été proposés sur la période 2014-2016. De la même manière, la collecte et le traitement des déchets des ménages et déchets assimilés, qui relevaient auparavant des syndicats intercommunaux, sont devenus obligatoires alors qu’il constituaient jusqu’au 1er janvier 2017 une compétence facultative. Ce qui pourrait justifier l’augmentation de près de 150 postes pour la famille « propreté et déchets ».
Le « développement territorial » en nette progression
Dans ce contexte, les postes proposés à temps complet de chargés de développement territorial, qui doivent être à même de gérer des problématiques transversales, ont été multipliés par 2 en 2016 par rapport à 2014. Il s’agit de la troisième famille de métiers la plus recherchée par les communautés d’agglomération (la part est de 5% sur 2014-2016 avec une progression de 132 postes).
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Notes
Note 01 à ne pas confondre avec le nombre d'offres qui peuvent concerner plusieurs postes Retour au texte