Fondée en 1976 sous la forme d’un établissement public, avec l’objectif de créer une ceinture verte autour de Paris, l’Agence des espaces verts (AEV) a aussi pour mission de mettre en mouvement la politique régionale des espaces verts. Pour autant, ce n’est pas un service du conseil régional d’Île-de-France, mais un établissement public distinct, comme tiennent à le souligner les salariés.
Depuis 40 ans, l’agence a ainsi acquis 14000 ha d’espaces naturels ou agricole, dans 6 des 8 départements franciliens (hors Paris et Hauts-de-Seine), mais aussi subventionné nombre de collectivités locales souhaitant créer leurs propres espaces verts, ou encore éduqué à l’environnement quelque 8000 scolaires chaque année.
Bien qu’ils soient “conscients de la nécessité de faire des économies”, les agents de l’AEV sont atterrés par ce qui leur est imposé, ce qu’ils redoutent et ce qui ne leur est pas dit.
“En septembre, Mme Pécresse nous a rassurés en disant que nous étions très qualifiés”, évoque Yves, salarié de l’AEV depuis 18 ans. “Mais nous étions inquiets, surenchérit Nicolas, technicien forestier depuis 12 ans, en poste à l’agence de Rosny-sur-Seine. En cause, “une baisse des budgets de l’entretien des forêts, parfois -80 % comme à Ferrières”, alors que les sommes allouées aux acquisitions sont passées de 8,4 M€ en 2015 à 3,84 M€ l’an dernier et à 800000€ en 2017.
Il en va de même pour l’aide à l’acquisition en direction des collectivités, divisée par six (de 2,4 M€ à 400000 euros), “alors qu’aucune localité ou intercommunalité n’est en mesure de prendre cela en charge en ce moment”, commente Yves. L’aménagement a quasiment été divisé par deux et le programme global d’investissement est passé de 19,65 M€ en 2015 à 7,5 M€ cette année, après une étape à 10M€ en 2016.
Aujourd’hui, l’AEV compte 139 postes occupés par 120 agents qui estiment n’avoir “aucune perspective de renouvellement des postes vacants.”
Suppression de l’AEV suggérée sans destruction confirmée
Au-delà des chiffres, les agents ont aussi appris le 6 décembre, par un communiqué de presse, que l’éducation à l’environnement, dispensée par 15 agents, allait être supprimée et “qu’il pourrait y avoir des reventes de terrains, acquis et aménagés.
« On n’a rien eu de plus précis, mais c’est du territoire public, il ne faut pas que ça change”, affirment les agents mobilisés.
Un nouveau coup leur a été porté début décembre (mais dont ils n’ont eu connaissance qu’en janvier) avec un amendement déposé par deux députés des Yvelines, Pascal Thévenot (maire LR de Vélizy, élu suite à la démission de Valérie Pécresse) et François de Mazières (maire LR de Versailles) qui demandent “la réinternalisation” de l’AEV au sein des services de la Région, puis sa dissolution en janvier 2018.” Un coup de massue qui a renforcé leur détermination à se battre pour défendre leur travail.
En parallèle de la manifestation, quatre agents ont été reçus, notamment, par Chantal Jouanno, vice-présidente en charge de l’écologie du développement durable, et Anne Cabrit, présidente de l’AEV.
“La seule chose positive est que Mme Jouanno viendra courant février exposer aux agents la future politique de la Région. Elle viendra remonter le moral des troupes”, commente Philippe, délégué CFDT. « Mais on a déjà compris qu’ils ne reviendraient pas sur la suppression de l’éducation à l’environnement”.
Un autre agent présent a jugé que l’échange avait été “ouvert, on ne peut plus honnête et qu’il n’y avait pas la volonté de détruire l’AEV, mais que sur les budgets, ça reste bien flou.”
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