Ce n’est pas prendre un grand risque que d’affirmer que les villes auront besoin demain du monde rural pour s’alimenter et couvrir leurs dépenses en énergie. Quelques études permettent d’aller au-delà du lieu commun. A Rennes, l’institut national supérieur Agrocampus a décidé de faire plancher ses étudiants sur la thématique dans le cadre du programme « Rennes ville vivrière ». Avec une question toute théorique : quel serait le périmètre à mobiliser pour nourrir les 400 000 habitants de la métropole ? Deux scénarios ont été étudiés.
Distances élastiques
Le premier scénario est tendanciel et part du principe que la consommation et la production ne seront pas radicalement différentes aujourd’hui et demain. Le second, qualifié de « durable », envisage une production moins énergivore, davantage tournée vers l’agriculture biologique et, surtout, une modification du régime alimentaire avec moins de gaspillage et une consommation de viande plus en adéquation avec les recommandations nutritionnelles.
Résultat : la première option imposerait d’aller chercher les aliments dans un rayon de 30 kilomètres autour de Rennes ; avec la seconde, la distance est ramenée à 20 kilomètres. La conclusion est donc à peu près identique. Non, les villes ne peuvent pas se suffire à elles-mêmes. Oui, elles ont la possibilité de marcher vers l’autonomie en s’associant aux territoires environnants.
En matière énergétique, les collectivités cherchent tout autant à raccourcir leurs circuits d’approvisionnement. Si pour les chaufferies bois éligibles au fonds chaleur, l’Ademe demande des engagements précis sur l’origine des combustibles qui y seront brûlés, les porteurs ...
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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Sommaire du dossier
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