Unanimes pour la défendre, les candidats à la primaire de gauche veulent remettre la laïcité au cœur des valeurs de la République. Restent toutefois à s’accorder sur les moyens.
Vincent Peillon : « Notre pays régresse sur le sens de la laïcité »
Père de l’affichage de la charte de la laïcité à l’école alors qu’il était ministre de l’Education, Vincent Peillon regrette que le sens de la laïcité soit souvent ignoré, « même par les élites françaises ». Au-delà du tacle envers Français Fillon, Vincent Peillon déplore que « notre pays régresse sur le sens de la laïcité ». Or, selon ce dernier, « la laïcité, c’est la liberté de croire ou ne pas croire et il est important de l’enseigner comme une des valeurs essentielles de la République ».
Manuel Valls : « La laïcité doit être un combat à mener »
Pour l’ancien Premier ministre, la laïcité doit être « un combat à mener » car elle est régulièrement remise en cause, « notamment dans les quartiers populaires ».
Pour Manuel Valls, « parce que la laïcité protège et permet de croire et de ne pas croire », elle doit figurer dans une charte adossée à la Constitution.
Benoît Hamon : « Les textes en vigueur suffisent »
A l’opposé de Manuel Valls, Benoît Hamon considère que les que les textes en vigueur « suffisent » et qu’il n’existe pas de « glaive de la laïcité ».
Enfin, l’ex-député frondeur juge que « la loi de 1905 devait être interprétée dans un sens libéral, conformément à la volonté de son rédacteur, Aristide Briand ».
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Arnaud Montebourg : « Il faut constitutionnaliser la laïcité »
« La loi de 1905 est l’acte sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour faire face à toutes les difficultés aujourd’hui ». Telle est la force qu’Arnaud Montebourg veut donner à la laïcité. Pour ce faire, l’ancien ministre du Redressement productif ne veut pas de « nouveau texte » mais veut être ferme dans la mise en œuvre de la loi 1905 en la « constitutionnalisant ».
Une fermeté qu’il illustre notamment en refusant tout aménagement dans les services publics poru des raisons d’ordre religieux tels que les horaires de piscine pour les femmes.
Jean-Luc Bennahmias : « La loi de 1905 est une superbe loi »
Si le candidat de l’UDE (Union des démocrates et écologistes) regrette qu’on ait « trop joué avec les communautarismes, à gauche comme à droite », il ne veut « rien changer à la loi de 1905 » qu’il qualifie de « superbe ».
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Sylvia Pinel : « Un module de formation supplémentaire pour les enseignants »
La candidate radicale a, quant à elle, tenu à rappeler l’attachement de sa famille politique à la laïcité, qu’ils définissent eux-aussi comme « la liberté de croire et de ne pas croire ». L’occasion également pour la seule candidate féminine de sortir des affirmations de ses homologues masculins en proposant une « module de formation supplémentaire » pour les enseignants.
François De Rugy : « Il y a des risques de régression sur la laïcité »
Telle une mise en garde, le candidat François De Rugy a alerté sur la non pérennité des valeurs de la République « si on ne se bat pour elles». Selon le candidat écologiste à la primaire de gauche, « des risques de régression sur la laïcité » existent : « la laïcité doit être un combat à mener ». A cet effet, il propose de lancer un « appel à projet » pour que chaque citoyen se sente acte dans la promotion de la laïcité.
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