Nouvelle étape. Après la transparence et l’accès aux informations publiques, les services de l’Etat et des collectivités locales doivent apprendre à favoriser la réutilisation de leurs données publiques. Le nouveau chapitre II de la loi du 17 juillet 1978, créé par l’ordonnance du 6 juin 2005, met en œuvre la directive européenne du 17 novembre 2003 qui instaure un droit de réutilisation de ces éléments.
Potentiel économique et social. Dans une société où le web mobile se développe à grande vitesse, et où les technologies permettent un traitement presque facile d’un grand nombre d’informations, la réutilisation des données publiques est riche de promesses : des services innovants sont développés pour les usagers, une expertise citoyenne peut s’exprimer et un marché se développer.
Pratiques bousculées. Avec le mouvement de l’« open data », le mode de production des services publics est bouleversé. Les administrations ne sont plus les seules en mesure de proposer un service aux usagers, ni à même de s’opposer aux initiatives des réutilisateurs. De surcroît, ces derniers peuvent proposer leurs services sur un mode payant, alors qu’ils manipulent une information publique. Enfin, l’administration peut aussi décider de soumettre à redevance la réutilisation de ses données, voire d’être intéressée au chiffre d’affaires généré. Logique acceptable en période de pénurie budgétaire ou contestable au regard de la conception traditionnelle du service public ?
Exception. A l’instar des autres secteurs, les services et institutions culturels produisent maintes données numériques de gestion (statistiques, listings, annuaires, etc.). Celles-ci relèvent du même régime que les données émanant de tout acteur public. En revanche, celles liées à l’exercice de leurs missions constitutives – conservation du patrimoine, diffusion de productions artistiques, enseignements artistiques, etc. – font l’objet d’un régime dérogatoire prévu par l’article 11 de la loi de 1978 (qui concerne également les établissements et institutions d’enseignement et de recherche).
Révolution culturelle. Convaincu du bien-fondé d’une dissémination des données vers les entreprises et les internautes développeurs d’applications, le ministère de la Culture a créé un département ad-hoc. Du fait de la tutelle scientifique exercée par le ministère sur de nombreux secteurs culturels, et par effet d’entraînement, les démarches adoptées par ce nouveau département ont vocation à inspirer les services territoriaux, voire à s’imposer à eux dans le cas de textes officiels. Pour les professionnels, la libre réutilisation des données culturelles signifie la fin du monopole de la diffusion du patrimoine. Une révolution.
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Open Data et réutilisation des données publiques : des promesses vertigineuses
Sommaire du dossier
- Les grandes collectivités, locomotives de l’open data
- L’Union européenne précise les modalités de publication des données ouvertes
- Quand la data éclaire la politique de la ville
- Politique de la ville : et une, et deux, et trois « clauses data »
- « On croit que la Cnil n’aime pas l’échange de données, mais pas du tout ! »
- Charte territoriale de la donnée, mode d’emploi
- Culture de la donnée : zoom sur deux projets territoriaux
- Echange de données : ce que change la loi 3DS
- Respecter les standards de données en 5 points clés
- Données et algorithmes : une feuille de route dessine la relation Etat-collectivités
- Une circulaire pour une meilleure circulation des données
- Garantir la souveraineté de la collectivité sur ses données
- Garantir la transparence et l’ouverture des données publiques
- Dijon géolocalise ses bassins d’emploi pour mieux identifier leurs besoins
- Protéger les données à caractère personnel
- Des idées de nouveaux services foisonnent grâce à l’open data
- Ce qu’il faut retenir du projet de loi pour une République numérique
- Rennes métropole dresse un bilan nuancé de son service public de la donnée
- Open data et collectivités : qui fait quoi, et comment ?
- Open data : « Le mouvement qui s’enclenche est inéluctable » – Axelle Lemaire
- « L’opendata est avant tout un projet organisationnel » – Laurence Comparat
- Mobilité : l’échange de données est-il gagnant-gagnant ?
- Les alléchantes données d’Uber aiguisent l’appétit des collectivités
- « Voir les données comme une infrastructure est un enjeu majeur de souveraineté » – Henri Verdier
- Une interco pionnière dans l’ouverture des données
- “L’open data par défaut ne pourra pas se faire sans médiation numérique” – Samuel Goëta
- Révision à la baisse de l’opendata dans les collectivités locales
- Open data, un nouvel élan pour le tourisme
- Libre accès aux données publiques : comment mettre en œuvre les nouvelles obligations
- Open data : comment réussir l’ouverture de ses données publiques
- En Nouvelle Aquitaine, l’observatoire Nafu affûte la connaissance du foncier grâce aux données publiques
- « L’open data ne devrait être qu’une des modalités d’ouverture des données publiques »
- Open data : l’Occitanie est un territoire-pilote
- Rennes construit le « service public métropolitain de la donnée »
- Quand les agences d’urbanisme se saisissent de l’open data
- Coopération public – privé et données : comment et pourquoi les collectivités doivent reprendre la main
- Le décret sur les données de référence, nouvelle pierre pour la généralisation de l’opendata
- Projet de loi Valter : un (tout) petit pas pour l’opendata
- Réutilisation des données publiques : des promesses vertigineuses
- L’open data, atout maître dans la course aux économies ?
- L’ouverture des données publiques en France reste perfectible
- Mobilités : les collectivités se rapprochent d’Uber, Waze et Blablacar
- La métropole, « bonne échelle pour développer le service public local de la donnée »
- Le fouillis des licences open data s’éclaircit [Fiche pratique]
- “Les données d’autorité restent un instrument de souveraineté”- Pascal Berteaud, DG de l’IGN
- Open data : le service public augmenté – Des données ouvertes de plus en plus cadrées
- Données publiques : une nouvelle économie des services publics en débat
- Les acteurs publics, gros acheteurs des données… publiques
- OaklandOpenBudget ou quand les citoyens se saisissent de l’Open Data
- Open data : quels coûts pour les collectivités territoriales
- Open data : le service public augmenté – 1. Cap sur la réutilisation
- Open data : le service public augmenté – 3. Des territoires riches de données
- Open data : le service public augmenté – 2. L’atout de la mutualisation
- L’open data, véritable voie de modernisation pour les administrations
- Open data et tourisme : un potentiel qui reste à transformer
- « Les collectivités, premières bénéficiaires de l’open data » – Claire Gallon, LiberTIC
- Open data : la transparence démocratique demeure virtuelle
- La FING, partenaire et centre de ressources
- Une évaluation sans concession mais lucide de l’open data en Loire-Atlantique
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