Imposée par Vincent Peillon, alors ministre de l’Education, la suppression d’une demi-journée de cours par semaine, remplacée par des activités éducatives, faisait plutôt consensus. C’est quand il a fallu définir « qui paie quoi ? » que les discussions se sont enflammées…
Au final, un fonds de péréquation a été mis en place par l’Etat, mais est insuffisant, estiment les associations d’élus. Selon l’étude annuelle menée par l’Association des maires de France (AMF), le reste à charge pour les communes serait de 70 % en moyenne, après déduction des aides du fonds de péréquation et de la CAF.
Par ailleurs, les élus se plaignent de difficultés à recruter des personnels qualifiés et stables. La réforme pose également des problèmes d’égalité des enfants, puisque chaque commune décide de l’organisation des temps d’activité périscolaire (TAP) et de leur gratuité. Or, environ un tiers d’entre elles facturent les TAP aux familles, ce qui en exclut les enfants les plus défavorisés, pour qui ces ateliers seraient très profitables.
Encadrement au rabais
Un décret publié cet été pérennise le taux d’encadrement dérogatoire des activités, obtenu en 2013 par l’AMF, soit un animateur pour 18 enfants de plus de six ans, contre un pour 14 hors TAP.
Cette décision, prise sans véritable évaluation et pour des raisons essentiellement financières, a suscité la colère des animateurs à la rentrée. Elle pose, là encore, des questions de qualité des activités proposées aux enfants, et d’égalité entre eux.
Si cette nouvelle organisation des rythmes scolaires rentre peu à peu dans les mœurs éducatives, elle n’a pas encore été complètement digérée par les collectivités, et, au début de chaque mois de septembre, la polémique fait aussi sa rentrée.
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Le bilan territorial de François Hollande
Sommaire du dossier
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- Réforme territoriale : une réorganisation sans précédent
- Réforme de l’Etat : simplification et… complexification !
- Sécurité : Comment les attentats ont transformé le quotidien de nos villes
- Logement et urbanisme : les acteurs bousculés, sur fond de crise puis de reprise du secteur
- Fonction publique territoriale : le vrai bilan de François Hollande
- Energie et environnement : un bilan en demi-teinte pour le quinquennat
- Education : le passage en force des rythmes scolaires
- Quartiers : des moyens, peu d’amélioration
- Finances locales : des réformes, mais un certain goût d’inachevé
- Social : répondre à tous les besoins, l’impossible pari du quinquennat Hollande
- Culture : une loi-fleuve, mais pas de ligne directrice
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