C’est le spectre que l’Association des maires de France (AMF) agite depuis l’annonce de la première baisse des dotations, en 2013 : un investissement local en chute libre, des budgets sabrés et des impôts qui explosent. Quatre ans plus tard, le tableau n’est pas aussi sombre, mais on voit bien se dégager une tendance au pragmatisme et au serrage de vis dans toutes les villes, qu’elles soient de gauche ou de droite.
En effet, si la lutte contre la pression fiscale est bien un thème de droite, seules deux grandes villes gérées par Les Républicains, Nice (342 300 hab.) et Caen (107 200 hab.), ont stabilisé la hausse des impôts en 2016, avec des baisses de taxe d’habitation (TH) et de foncier bâti (TFB) compensant à peine la revalorisation des bases votée par le Parlement. Quant à Toulouse (458 300 hab.), le maire, Jean-Luc Moudenc (LR), qui avait pourtant fait campagne sur la stabilisation des taux, les a augmentés de 7 % sur la métropole après une première hausse en 2015, de 15 % sur la ville et 7,5 % sur la métropole.
« Il est certain que les marges d’arbitrage se réduisent, et cela conduit probablement à gommer les clivages politiques quand il y a des décisions à prendre », reconnaît Sacha Briand, adjoint aux finances du maire de Toulouse, et vice-président de la métropole, qui prédit une « harmonisation des pratiques en matière financière » et invoque, tels les maires de Bordeaux (243 600 hab.) ou Marseille (855 400 hab., + 5 % pour les taxes ménages en 2015) ou d’autres villes de droite, la baisse drastique des dotations ...
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Gazette des Communes
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Les villes font-elles toutes la même chose ?
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