La coopération internationale des collectivités connaît aujourd’hui de profondes mutations. Prenant son essence des jumelages, elle s’est étendue pour s’adapter à un contexte en évolution.
Le terme « coopération décentralisée » a d’ailleurs laissé la place à celui d’action extérieure des collectivités territoriales (AECT), englobant action économique, rayonnement des territoires transfrontaliers et financements européens, diplomatie des villes, gestion de la crise des réfugiés, lutte contre le réchauffement climatique. Désormais, la voix des autorités locales dans les grands débats internationaux est entendue !
Développement équilibré des territoires
Mais où est la place de l’AECT quand les collectivités françaises sont confrontées à des défis majeurs, avec des budgets contraints, où il faut adapter les organisations internes pour plus d’efficacité, offrir un service public qualitatif, assurer le développement équilibré des territoires ?
Et au niveau international, les fractures ne sont pas moins grandes, et les crises, loin d’être circonscrites à de lointains territoires, ont un impact direct sur les collectivités françaises : la crise des réfugiés le prouve, tout comme la problématique du terrorisme.
Dans ce contexte, les autorités locales développent des politiques innovantes prenant en compte ces enjeux mondiaux. La manière de « faire de l’international » change : diversification des modes d’intervention, partenariats innovants, coopération territoriale renforcée, nouvelles alliances.
Face à la crise des réfugiés, où la position des Etats européens, hors Allemagne, n’est clairement pas à la hauteur, des villes apportent des réponses concrètes, nombreuses en Allemagne, trop rares en France, mais à souligner quand elles existent telles que Grande-Synthe (Nord) ou Paris. Et c’est, notamment, au niveau des villes que s’inventent des solutions à nos crises actuelles comme le soulignait la maire de Lampedusa (Italie) le 17 septembre à Paris.
Des citoyens de plus en plus exigeants
Le renforcement des autorités locales dans le monde, le développement de la décentralisation, des citoyens plus exigeants vis-à-vis de leurs gouvernements locaux facilitent ces politiques. Et poussent les agents de la territoriale à s’adapter à ces évolutions, faisant d’eux des acteurs de l’international.
L’international n’est plus la compétence des seuls agents de l’AECT, mais devient de plus en plus transversal. Et ce, dans une situation de raréfaction budgétaire, avec une exigence de résultats d’autant plus difficile à atteindre que les moyens alloués à ces politiques restent assez faibles au vu des ambitions affichées.
Dans un monde en crise, l’Arricod fait le pari de l’alliance de tous, afin de résister, dans le sens positif du terme, pour mieux avancer et progresser. C’est dans cet esprit que se tiendront à Dunkerque, les 10 et 11 octobre, les universités de l’Arricod, rendez-vous des agents de l’international et de l’Europe des collectivités territoriales, pour échanger et coconstruire autour de ces enjeux de la territoriale.
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Le nouveau souffle de la coopération décentralisée
Sommaire du dossier
- Le nouveau souffle de la coopération décentralisée
- Coopération décentralisée : le bilan à géométrie variable des dispositifs 1%
- Coopération décentralisée : le numérique s’invite dans les pratiques
- Coopération décentralisée : de la solidarité à l’action économique, quel intérêt pour les élus ?
- Coopération décentralisée : le jeu de chaises musicales entre régions, métropoles et intercos
- Coopération internationale : s’allier pour mieux résister !
- Comment la coopération enrichit les parcours des agents français
- Budget, fusion des régions, terrorisme : la diplomatie des collectivités locales en question…
- « L’action extérieure contribue fortement au marketing territorial » – Bertrand Fort
- Des correspondants dans les ambassades en appui des collectivités
- Exit la coopération décentralisée, dites « action extérieure des collectivités » !
- Coopération décentralisée : Cholet et Douai au Burkina-Faso avec SOS-Sahel
- Coopération décentralisée en temps de guerre : les collectivités locales s’adaptent à la crise sahélienne
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