“Très tendue” : en résumant ainsi la situation financière des petites villes de France, dont il préside l’association (APVF), Olivier Dussopt, maire (PS) d’Annonay et député de l’Ardèche a montré lors de la rentrée médiatique de l’association qu’il était à la fois, conscient que les maires sont sur la corde raide, mais qu’il sera difficile d’obtenir plus que la réduction de la baisse des dotations déjà consentie.
Centres et périphéries touchées
Sur le terrain, les situations sont “assez hétérogènes” et varient selon les villes : celles de 3000 à 5000 habitants, souvent en périphérie des villes centre, vivent avec “une économie très résidentielle et une absence de marges”, alors que les villes centre, précisément, connaissent une situation “extrêmement tendue, en étant structurellement et depuis longtemps étouffées par les charges de la centralité ; pendant des décennies, elles ont financé des équipements pour tous et constatent aujourd’hui, avec une situation fiscale peu attractive, que tout ne peut pas se solutionner avec les intercommunalités.”
Pas de baisse supplémentaire
C’est peu dire que les maires des petites villes n’abordent pas la rentrée sereinement. “Au niveau des dotations, l’annonce du Président de la République de réduire la baisse a été un geste important. Même si nous aurions préféré qu’elle soit annulée, nous avons apprécié ce geste, puisque nous demandions une révision de la baisse. Le débat reste très ouvert, mais il me semble difficile d’aller plus loin et personne ne souhaite une baisse supplémentaire qui nous mettrait en danger, car la France doit tenir ses engagements.”
La réforme de la DGF est un enjeu à moyen terme et Olivier Dussopt juge “nécessaire de la rendre plus juste, plus lisible et plus efficace. Au départ, nous étions inquiets car nous voyions que la réforme ratait sa cible en partant sur une dotation forfaitaire qui pénalisait les petites villes, alors que nous militions pour une réforme efficace qui prennent en compte la situation de chaque commune.”
Péréquation à surveiller
Autre enjeu, à plus court terme, la réforme de la dotation de solidarité urbaine (DSU). L’APVF souhaite qu’elle continue d’augmenter, mais “que cessent les effets de seuil” qui pénalisent lourdement la commune classée à la 251ème commune par rapport à la 250ème. “Nous serons attentifs à cela.”
Le devoir de vigilance concerne aussi le fonds de péréquation des ressources communales et intercommunales (FPIC). Même s’il y a des années que les maires demandent que le dispositif soit revu, Olivier Dussopt comprend que le Premier ministre ait renoncé à augmenter le fonds. Alors que de nombreuses communes sont en train de se regrouper, “il n’était pas raisonnable de le faire progresser sans pouvoir mesurer les changements en cours. Nous souhaitons donc une simulation très précise pour éviter les ascenseurs trop violents.”
Face à la baisse des dotations et des moyens alloués aux collectivités, “ça reste très tendu et les efforts sont durs à porter”. L’élu ardéchois est toutefois un parlementaire de la majorité qui “entend les difficultés des collectivités” mais qui pense aussi que les élus ne peuvent réclamer des fonds de manière déraisonnable : “le débat ne doit pas être un concours de la démagogie”.
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