Philippe Laurent ouvre à son tour les hostilités en cette rentrée, où seules retentissent les attaques contre la fonction publique et le sacro-saint statut des agents. Le président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale s’insurge même contre les médias grand public, qui ne laissent aucune place au débat contradictoire et refusent notamment d’inviter sur leurs plateaux TV les représentants de la territoriale. Les propositions chocs des candidats à la primaire organisée par Les Républicains pour la présidentielle – taillant dans les effectifs ou remettant les fonctionnaires dans le droit chemin du temps de travail, sans parler de « l’emploi à vie » dans lequel se drape (évidemment…) tout agent public -, font florès. Et trouvent souvent un écho favorable auprès du public.
Front commun
Mais, pour être audibles, les associations de territoriaux et les syndicats n’auraient-ils pas dû faire front commun plus tôt ? L’Entente des territoriaux, regroupant pas moins de six associations (1), s’est certes récemment exprimée sur le statut, mais le mal était déjà fait. Quant aux représentants syndicaux, ils ont jeté toutes leurs forces dans la bataille contre la loi « travail ».
Alliée naturelle
Reçus le 7 septembre par la ministre de la Fonction publique, les membres de l’Entente ont trouvé en Annick Girardin une alliée naturelle contre le « fonctionnaire bashing », mais toute aussi impuissante à rétablir l’équilibre de parole entre pro et antistatut. Ce débat contradictoire que Philippe Laurent appelle de ses vœux, Stéphane Pintre, président du SNDGCT, est également prêt à l’encourager. Plus que d’assouplissement ou de non-remplacement de fonctionnaires partant à la retraite et au-delà des contraintes budgétaires, la vraie question, qui exige du courage politique, est de définir les services publics dont les Français ont besoin et envie. Il est plus facile – et politiquement plus rentable – d’affirmer vouloir diminuer le nombre de territoriaux, sans préciser quels services à la population seront ainsi supprimés et s’ils seront confiés, ou non, au privé.