A 12 heures, la France entière a été plongée dans un silence glaçant. Le pays a fait une minute de silence avant d’entonner, à l’unisson, La Marseillaise, le 18 juillet. A Nice, la promenade des Anglais a été envahie par une véritable marée humaine venue rendre hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet.
Le premier ministre, Manuel Valls, et la ministre de la santé, Marisol Touraine, ont assisté au moment de recueillement devant le monument du Centenaire, sur la promenade des Anglais. Le chef du gouvernement est arrivé et reparti sous les sifflets et les cris « démission, démission », certains ayant même ajouté des « assassins ».
Manuel Valls hué sur la promenade des Anglais avant et après la #minutedesilence
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— francetv info (@francetvinfo) 18 juillet 2016
La cérémonie niçoise s’est déroulée en présence de 42 000 personnes, selon le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et ancien maire de Nice, Christian Estrosi (LR). Des moyens exceptionnels supplémentaires avaient été mobilisés pour la sécurité sur la promenade, où 84 personnes ont été tuées jeudi soir. Le président, François Hollande, a lui suivi cette minute de silence Place Beauvau, à Paris, avec le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.
En hommage aux victimes, la Marseillaise résonne dans la cour de @Place_Beauvau #minutedesilence #Nice06 #Nice pic.twitter.com/6aLBqpNUg4 — Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 18 juillet 2016
Dans toutes les autres communes, devant de nombreuses mairies, des minutes de silence étaient organisées. A Lens par exemple, les habitants et les élus ont chanté La Marseillaise « pour réaffirmer les valeurs de notre pays », selon Pierre Mazure, adjoint au maire de Lens.
A Limoges, près de 200 personnes se sont rassemblées devant la mairie pour la minute de silence. A Carcassonne, le préfet a prévu de réunir les maires du département pour leur rappeler les consignes de sécurité.
#minutedesilence à la Mairie des 11/12 Marseille en hommage aux victimes des #attentats.Luttons et n’oublions jamais pic.twitter.com/e490MVBiFy
— Valérie Boyer ن (@valerieboyer13) 18 juillet 2016
Retour en image sur la #minutedesilence observée ce midi en mémoire aux victimes de l’attentat de #Nice.https://t.co/9qVxJvHthP — Toulouse (@Toulouse) 18 juillet 2016
Hommage aux victimes de #Nice.
La Marseillaise retentit à l’Hôtel de Ville de #Lyon après une #minutedesilence. pic.twitter.com/NvAWRevG9D— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 18 juillet 2016
À Lille et Amiens, #minutedesilence et recueillement en mémoire des victimes de l’attentat de #Nice06 pic.twitter.com/IdAnTT00Pc — Hauts-de-France (@hautsdefrance) 18 juillet 2016
Présence policière renforcée
Si l’émotion était palpable partout dans le pays, les mesures n’ont pas tardé à être prises au lendemain du drame. Depuis l’attentat du 14 juillet, les forces de l’ordre sont de plus en plus visibles le long des plages de Nice. Les patrouilles en bord de mer ont été renforcées. Prévues tous les étés, elles ne sont pas nouvelles, ce sont surtout les gendarmes qui sont lourdement armés. Une centaine d’hommes sont mobilisés.
D’autres communes ont également décidé de renforcer leur sécurité. Des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie nationale ont été déployés sur les plages. A partir de vendredi après-midi, des gendarmes patrouilleront sur les plages du Grau-du-Roi à Palavas, avant de se déployer dans le Biterrois (Agde, Marseillan, Valras, etc.). L’opération se poursuivra dans les jours à venir, a précisé la gendarmerie. Avec l’Euro 2016 et l’état d’urgence, il y avait bien moins de CRS cette année sur les plages.
Au Cap d’Agde, par exemple, les CRS habituellement dévoués à la surveillance des plages et baigneurs sont partis sur des tâches purement policières, alors c’est la brigade de l’environnement de la police municipale qui a pris le relais, pour assurer la sécurité et rassurer les estivants. Ces missions de surveillance s’effectuent quotidiennement, 7 jours sur 7 durant toutes les vacances estivales
Une cellule psychologique à Nice et des traumatismes
A Nice, outre la présence de gendarme sur les plages, la police municipale a annoncé la mise en place d’une cellule d’aide psychologique pour ses agents. Si beaucoup pensent aux policiers présents sur les lieux du drame, le directeur de la police municipale, Jean Michel Truglio, ne veut oublier personne.
Comme il l’explique au micro de La Provence, « cette nuit dramatique a été très éprouvante pour l’ensemble des effectifs ».
« Je veux rendre un vibrant hommage. Dès qu’ils ont su que l’événement s’était produit, ils sont venus spontanément et 70 d’entre eux se sont présentés à la police municipale pour travailler avec nous toute la nuit. Donc c’est vraiment un hommage que je voudrais leur rendre », insiste-t-il. Et d’ajouter : « Je voudrais parler en parallèle des opérateurs vidéo qui ont vécu la scène avec un sentiment d’impuissance et qui ont filmé la scène pour permettre aux services judiciaires d’exploiter et d’élucider ce crime. Ils ont eu ce sentiment d’impuissance en visionnant cette scène effroyable et ils sont traumatisés. La cellule psychologique est à leur disposition. Beaucoup d’entre eux l’ont déjà consultée ».
Aymeric Dredemy, policier municipal à Nice, a lui aussi vécu ce drame. « Pour l’instant, j’ai encore du mal à réaliser. Ce n’est pas évident car c’est une vision assez horrible. Pour l’instant, j’essaie de rester dans le cadre professionnel. » « Je pense aux collègues qui étaient sur place qui ont eux aussi vu des choses horribles. Voir des gens se faire percuter par un camion devant ses yeux, c’est dur. Pour l’instant, nous essayons de nous concentrer sur notre métier de policier et puis après nous essayerons d’analyser les choses », conclut-il.
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