Dans une ambiance lourde et alors qu’à Avignon comme ailleurs, les drapeaux étaient en berne sur le fronton de l’Hôtel de Ville, en signe de deuil après l’attentat de Nice qui a fait 84 morts, une lancinante question plane sur les débats : faut-il annuler certaines manifestations, notamment les plus vulnérables, parce que très fréquentées et organisées en milieu ouvert ? Ou, a contrario, faut-il les maintenir et signer ainsi un acte de résistance au terrorisme ?
A lire aussi : après l’attentat de Nice, des professionnels de la culture déboussolés
Responsabilité juridique
Certains sous-pèsent le risque. C’est le cas de Bernard Faivre d’Arcier, ancien président du Festival de Cannes et actuel président de la Biennale de danse de Lyon (14-30 septembre 2016). « Je me pose la question pour cette Biennale, a-t-il confié lors d’un débat. Car certaines parades de rue sont impossibles à protéger. Si on annule les événements programmés, fait-on le jeu des terroristes ? Si on les maintient, la responsabilité juridique et pénale de l’organisateur est engagée. S’il arrive quelque chose, il y pensera toute sa vie. »
Pour d’autres, en revanche, une seule réponse s’impose : continuer. « Supprimer des manifestations culturelles reviendrait à céder face au terrorisme », estime Janny Rouger, vice-président de la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC) et 1er adjoint au maire de Saint-Jouin-de-Milly (Deux-Sèvres).
Olivier Py: "Tout a déjà changé à Avignon. Chaque artiste sera souverain pour témoigner de l'empathie qu'il a avec cette tragédie"
— Les Matins de France Culture (@Lesmatinsfcult) July 15, 2016
De son côté, la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, en partance pour les Francofolies de La Rochelle (13-17 juillet), a invité les organisateurs de manifestations à « ne céder en rien ». Au lendemain de l’attentat de Nice, la ministre a annoncé qu’une réunion interministérielle avait permis de « confirmer que l’ensemble des manifestations en France peut être maintenu. »
Outre les Francofolies, les Vieilles Charrues, à Carhaix (Finistère), autre manifestation qui réunit sur un même lieu plusieurs centaines de milliers de personnes, se sont déroulées comme prévu du 14 au 17 juillet. (1)
Être unis et continuer à défendre la liberté, notamment la liberté de création #francofolies ...
[70% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes
Thèmes abordés