Dans le rapport qu’ils ont cosigné pour le ministère de la Culture – « Equipements culturels structurants : quel impact territorial ? Comment en maximiser les effets ? » – Jean-Luc Pouts, directeur du cabinet Culture et Territoires, Fabrice Thuriot, ingénieur d’études au Centre de Recherche sur la Décentralisation Territoriale, enseignant et chercheur à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, et Jean-Michel Tobelem, professeur associé à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur du cabinet Option Culture, passent au crible la notion d’équipement culturel « structurant ». Un mot qui s’est émoussé à force d’être employé, parfois abusivement, ou de façon incantatoire, par nombre de collectivités. Les trois auteurs s’attachent à en donner une définition et à cerner les conditions opératoires d’un équipement présentant cette caractéristique. Pour la Gazette, ils poursuivent cette confrontation de cette notion avec la réalité du terrain.
Comment expliquer le fait que l’adjectif « structurant » se soit banalisé au point qu’il figure dans presque toutes les annonces de création d’équipement, sans que l’on sache très bien de quoi il s’agit ?
Il semble que le terme a progressivement été employé, puis maintes fois repris, pour qualifier des opérateurs culturels que l’on ne pouvait mettre sur le même plan que les autres, au motif que leur « importance » ou leur « statut » les placeraient de fait dans une position singulière. Puisqu’ils sont plus grands que la plupart des autres en termes de taille, de budget ou de nombre d’employés, ou puisqu’ils sont labellisés par l’État, ou encore parce qu’ils ont un rayonnement dépassant largement le cadre local, la tendance est de suggérer que tel établissement ou tel équipement est « structurant » pour dire qu’« il a un rôle, une fonction d’aménagement du territoire ». Si c’est le cas, alors il devrait bien jouer un rôle particulier.
En réalité, notre recherche indique qu’êt ...
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Gazette des Communes