Valérie Pécresse l’avait martelé tout au long de la campagne l’hiver passé , une fois élue à la tête de la région, elle mènerait la chasse « au gaspi » ! Dans le viseur – entre autres – de la présidente LR : les fonctionnaires territoriaux, trop nombreux à ses yeux.
Aussi, après avoir annoncé que ses équipes ne remplaceraient pas « un fonctionnaire sur deux partant à la retraite [à l’exception de ceux affectés aux lycées] », Valérie Pécresse passe la seconde en faisant voter un plan de « départ volontaire » pour tous les agents du siège.
Déménagement et plan de départ
Selon la présidente de la région, entre 2010 et 2015, le nombre de fonctionnaires travaillant au siège a augmenté de 7,8 %, soit 135 nouveaux emplois. « La collectivité […] est obligée de réduire les effectifs compte tenu de l’héritage laissé par la gauche. La masse salariale a progressé de près de 60 millions d’euros, et on doit faire face à une baisse des dotations de 140 millions d’euros, il faut faire des économies », explique-t-on dans l’entourage de Valérie Pécresse.
Cette annonce, couplée au projet de déménagement du siège régional à Saint-Ouen d’ici trois ans, passe mal dans les coursives du conseil. L’opposition dénonçant, d’après l’AFP, « une tentative de purge » selon Mounir Satouri, président du groupe écologiste, « un plan social déguisé » selon les mots de Céline Malaisé du Front de Fauche, le PS évoquant quant à lui une volonté « d’écrémer les services ».
Une démission contre une indemnité
Ce dispositif de « départ volontaire », ouvert pour les agents de la fonction publique d’Etat en 2008 et étendu aux territoriaux en 2009, permet à ceux ayant le souhait de redémarrer une carrière dans le privé, de démissionner en touchant une indemnité égale au maximum à deux fois le salaire annuel brut.
« La région modulera ce montant en fonction de l’ancienneté de l’agent. Il est toutefois plafonné à environ 106 150 euros brut pour les agents de catégorie A, 72 235 pour ceux de catégorie B et 57 850 pour les agents de catégorie C. L’entourage de Valérie Pécresse ne précise pas le nombre d’agents qui pourraient être concernés par cette mesure », peut-on lire dans Le Point.
Il est vrai que ce type de plan, déjà testé à Lyon et plus récemment à Poissy, ne connaît pas forcément un succès foudroyant. Deux mois après son lancement en grandes pompes, via notamment une annonce du maire LR Karl Olive sur Twitter, un seul fonctionnaire de Poissy avait finalement choisi le départ.
Selon les services de la mairie, une dizaine de dossiers étaient à l’étude. Très loin des espérances de l’édile, qui escomptait 200 départs volontaires sur les 1 000 fonctionnaires territoriaux de la commune. Idem à Lyon où les agents ne se sont pas précipités au comptoir.
Car en effet, ce « départ » contre indemnités n’est possible que si l’agent démissionne de son poste, le privant de ce fait des indemnités chômage. Un risque que seuls des fonctionnaires ayant un projet de reconversion solide sont prêts à prendre. N’en déplaise aux politiques.
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