« L’année 2016 est celle de la généralisation de France Connect » projette-t-on à la DINSIC (Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication), à l’origine de ce dispositif d’identification numérique. Après une phase de développement fin 2014, et d’expérimentation en 2015, l’inauguration officielle de France Connect s’est déroulée le 29 juin à la fondation Mozilla à Paris, en présence de Jean-Vincent Placé, Secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat et à la simplification.
Avec une enveloppe de deux millions d’euros par an depuis 2015, France Connect revendique aujourd’hui 85 000 usagers et 25 fournisseurs de service « France connectés », espérant bien augmenter ce nombre à une cinquantaine d’ici la fin de l’année.
Une première promesse : l’identification numérique
Le premier objectif de France Connect est atteint : « Nous avons suffisamment de retour d’expérience, en tout cas techniquement, pour montrer que ça marche bien », explique Guillaume Blot chef du service architecture et urbanisation à la DINSIC.
Le système permet donc aujourd’hui à un service public utilisant France Connect d’assurer une authentification numérique vérifiée de l’usager qui se connecte, grâce à des identités numériques déjà existantes, fournies, pour le moment, par Impot.gouv.fr, Ameli.fr et Loggin La Poste.
Une ultime vérification est opérée en temps réel à chaque connexion, via le RNIPP (le répertoire national d’identification des personnes physiques) placé sous la responsabilité de l’INSEE. « Je pense qu’on ne va pas être loin de couvrir toute la population en âge de faire des démarches », estime Guillaume Blot.
France Connect dispose aujourd’hui de plus de 20 millions d’identités numériques certifiées et des chantiers sont en cours pour intégrer de nouveaux comptes dans le monde de l’enseignement supérieur ou bien encore avec le ministère de l’Intérieur pour le cas particulier des étrangers en France.
Vers la mise en place de l’Etat-plateforme
Une fois cette identification numérique opérationnelle, France Connect va développer la deuxième phase de son projet, à savoir la facilitation de circulations des données personnelles de l’usager, avec son consentement. En ce sens, France Connect s’inscrit pleinement dans les objectifs de l’Etat-plateforme et son programme « Dîtes-le-nous-une-fois ».
Pour se déployer, France Connect repose sur le principe des API qui facilitent la réutilisation des données entre tous les fournisseurs de service « France connectés ». Plusieurs projets sont lancés comme une API de la DGFIP pour les particuliers (qui viendra rejoindre l’API entreprise déjà existante), une API pour l’enseignement supérieur ou bien encore une API dans le domaine social pour répondre à l’engagement du compte épargne activité.
Les collectivités locales parmi les premiers fournisseurs de service
Qu’il s’agisse de l’identification sécurisée en ligne ou de la circulation des données, le dispositif France Connect a pour vocation de s’étendre, aussi, aux collectivités locales. Plusieurs ont déjà déployé le système, à l’instar de Nîmes, Nancy, ou même de plus petites agglomérations comme Oloron Sainte-Marie (64), le Bourget (93) ou Saint-Pierre Martinique.
Montpellier Méditerranée Métropole fait également partie des collectivités qui ont intégré le service. La métropole, qui disposait déjà d’une plateforme de e-service en open source pour connecter 20 des 31 communes de la métropole, a installé le bouton France Connect via Entre’Ouvert. Cet éditeur fait partie des partenaires de la DINSIC qui aident les collectivités locales à concevoir leurs services pour intégrer France Connect.
Désormais, la métropole permet à ses administrés, comme aux gens de passage, une identification simplifiée. A la rentrée, l’intégration de la ville de Montpellier à la plateforme numérique de la métropole, combinée à l’installation du bouton France Connect permettra également de simplifier les démarches des usagers pour les services numériques liés à la petite enfance indique Philippe Gippet, directeur adjoint des ressources informatiques de la métropole.
La ville de Nîmes, elle, a déjà branché une trentaine de démarches en ligne à France Connect.
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