Lancée en 2013, la politique d’ouverture des données publiques de la région Ile de France était restée modeste : dotée d’un site de publication certes, mais limitée au dévouement des agents en charge, sans réel portage politique. En 2016, le portail propose 640 jeux de données, dont moins de la moitié provient des services de la région, et de qualité inégale, dans leur structuration, ou dans leur fréquence de mise à jour.
Christophe Libert, chef du service innovation numérique de la région, qui porte la politique d’open data actuelle, cite ainsi l’existence de trois fichiers des lycées, provenant de trois sources différentes, et structurés de trois manières différentes : de quoi rebuter tout réutilisateur, même motivé.
Le rapport présenté aux élus mentionne également l’absence de système d’information étendu à toutes les activités de la région, qui entraîne des différences de modes de production et de normalisation (ou d’absence de normalisation) des données empêchant tout processus de publication organisé.
L’open data devrait connaître une sérieuse accélération avec l’adoption le 16 juin d’un rapport dédié au sujet, défendu par Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région.
La nouvelle politique qui en découle fait de la donnée le moteur de la transparence de l’action publique, mais aussi une condition de « l’efficience des services ». Son ambition est forte, puisqu’elle envisage, en clair, un pilotage de ses activités par la donnée, (ou data driven policy pour les anglos-saxons), le traitement massif des données permettant « d’œuvrer à dessiner un nouveau secteur public (…) rendu plus performant ».
Troisième pilier à l’ouverture des données : stimuler l’open innovation et l’activité économique.
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La stratégie d’ouverture tourne le dos aux tentations de la distinction et de la complexité :
- toutes les données publiques produites par la région sont ouvertes par défaut (hors restriction légale, comme la protection de la vie privée par exemple) ;
- la non publication de jeux de données doit faire l’objet d’une justification, présentée dans un rapport annuel aux élus du conseil régional ;
- les organismes associés de la région sont soumis aux mêmes obligations dès lors que les données concerneront des actions financées par la région, les ressources humaines ou les budgets (ex : IAU, La Fonderie…) ;
- l’accès aux données est gratuit, aucune redevance n’est demandée même pour les réutilisations à but commercial ;
- la licence retenue est la Licence ouverte.
Un impératif de qualité des données
Corollaire de cette large démarche d’ouverture, la région s’astreint à fournir aux réutilisateurs des données de qualité, qui contribueront par la même occasion à la qualité de ses propres systèmes d’information.
Elle va pour cela identifier un corpus de « données essentielles », liées à ses compétences propres, pour ...
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Références
- "Open data : renforcement de la transparence de l’action publique et de l’efficience des services", rapport au conseil régional Ile-de-France, juin 2016 (version non définitive)
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