Même si l’accueil de la petite enfance est une compétence facultative des collectivités locales, depuis une vingtaine d’années, beaucoup se sont lancées dans une politique ambitieuse, soutenues par l’Etat. Si la Cnaf ne ménage pas ses efforts, avec une augmentation des dépenses du Fnas de 6,8 % en 2014 et de 5,1 % en 2015, elle impose aux gestionnaires des critères drastiques de bonne gestion des deniers publics.
Dans le même temps, les dotations de l’Etat ont baissé de 3,67 milliards en 2015 et 2016. Si les collectivités souhaitent maintenir ce service à la population, elles n’ont pas d’autre choix que de rationaliser la gestion de leurs crèches.
Construire moins cher
Le coût de la construction d’une place en crèche a pratiquement doublé en treize ans. De 18 000 euros en 2000, il est passé à 34 000 euros par berceau en 2013, alors que la participation des CAF passait de 6 600 à 8 800 euros par place. A Nancy (104 000 hab.), quand il a fallu remettre aux normes la crèche Saint-Nicolas, un équipement vétuste de 45 places, la ville a préféré fermer le lieu plutôt que se lancer dans des travaux qui auraient coûté au moins 600 000 euros, avec une capacité réduite de 45 à 25 berceaux. « Pour nous permettre de souffler, nous réservons à présent nos places d’accueil aux seuls Nancéens », explique Elisabeth Laithier, adjointe au maire chargée de la politique familiale et de la petite enfance.
Pour les territoires en fort déficit de places d’accueil, la petite enfance reste néanmoins un axe fort, « mais c’est forcément au détriment d’autres services », convient Zaïra Benazzouz, directrice de la petite enfance de la communauté de communes des collines du nord Dauphiné (10 communes, 23 600 hab., Isère) qui s’est engagée à créer 36 places d’ici à 2017.
Dans le contexte financier actuel, les collectivités revoient donc leur cahier des charges à la baisse sur le bâti pour avoir un rapport qualité/prix optimisé. « Dans nos dossiers d’appels d’offres, nous exigeons que la construction ...
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Sommaire du dossier
- Crèches : financièrement, les collectivités ne se penchent pas sur les berceaux
- La délégation de service des crèches, une « super nanny » qui séduit
- « La petite enfance souffre d’une pratique encore immature de la gestion déléguée »
- Les microcrèches en mode Paje font le plein
- Face au manque de places, les crèches privées gagnent du terrain
- Des solutions pour maîtriser les coûts des crèches
- Financement des crèches : les maires posent leurs conditions
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