Pour concrétiser (enfin) la promesse de renouveau de la démocratie participative dans les quartiers populaires, il faut former les habitants… autant que déformer les institutions. C’est le constat univoque dressé par la coordination « Pas sans nous » et l’Institut de la concertation, à l’issue d’une journée d’évaluation des conseils citoyens, organisée vendredi 10 juin au Palais de la Femme à Paris.
Dès l’entame des débats, donc, le ton changeait de celui habituellement employé par le Commissariat général à l’égalité des territoires, les associations d’élus et/ou de certains professionnels de la politique de la ville. Il n’était pas question, ici, de se gargariser du « succès » de ces nouveaux dispositifs de participation citoyenne, tant bien même seule la moitié sont aujourd’hui installés et une infime minorité ont participé à l’élaboration des contrats de ville 2015/2020.
Pour autant, « nous ne sommes pas là pour dire que tout est négatif » a tenu à rectifier d’emblée Mohammed Mechmache, fondateur de l’association AC Le Feu à Clichy-sous-Bois et aujourd’hui membre de la coordination « Pas sans nous ».
Un bilan provisoire mais indépendant
« Nous sommes par contre déterminés à réaliser un Service après-vente exigeant de ces dispositifs de participation institutionnalisée. Tout doit être fait pour que les conseillers citoyens puissent réellement se saisir des sujets de fond et non pas seulement débattre des prochaines fêtes de quartier » continua ce co-auteur, avec l’universitaire Marie-Hélène Bacqué, d’un rapport sur « la réforme radicale de la politique de la ville » ayant pris la poussière sur les étagères du ministère de la Ville. D’où leur souhait d’organiser un forum public, sur la base d’une étude « indépendante » des Pas sans nous et de l’Institut de la concertation, dressant leur propre bilan des conseils citoyens, et qui sera mise en ligne prochainement.
A leur initiative, plus de 200 citoyens actifs, militants associatifs des quartiers et professionnels de la démocratie participative ou de la politique de la ville ont donc débattu librement. Plusieurs idées, « constructives sans être forcément consensuelles », sont ressorties de leurs discussions. Parmi elles :
- « réaliser des actions concrètes dès l’installation du conseil citoyen » ;
- « disposer de recours pour se faire entendre des institutions peu coopératives » ;
- « obtenir des moyens financiers permettant d’indemniser ou de défrayer les conseillers citoyen ...
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