L’objectif du projet de loi « égalité et citoyenneté » est de mettre fin aux ghettos dans les quartiers, en rééquilibrant leur peuplement. Mais cette politique n’est-elle pas menée depuis des années sans succès ?
Selon moi, c’est l’une des premières fois où l’on se demande comment, à travers certaines politiques du logement, on peut remettre de l’égalité dans les territoires. Cela signifie que l’on reconnaît le fait que localement les politiques du logement ont pu générer des inégalités.
Cependant, il est vrai que, dans l’histoire de la politique de la ville, on a trop souvent voulu aller sur la question urbaine et du logement et pas assez sur la lutte contre la pauvreté, l’accès aux services publics… Avec ce texte, le gouvernement a l’ambition de lutter globalement contre toutes les inégalités dont sont victimes les Françaises et les Français et, tout particulièrement, ceux qui habitent dans les quartiers.
J’ai l’habitude de dire que quand on veut lutter contre les ghettos, notamment les ghettos de pauvres, il faut avant tout lutter contre la pauvreté et développer l’emploi dans les quartiers. De même que pour lutter contre les ghettos de riches, il faut renforcer les mécanismes de solidarité, de redistribution et de mixité sociale.
N’y a-t-il pas, en creux, une critique des politiques d’attribution des logements sociaux menées par les élus locaux ?
Pourquoi pendant si longtemps, dans notre pays, tout le monde s’est accommodé du fait que l’on mettait les populations aux plus faibles revenus, souvent d’origine immigrée par ailleurs, dans des quartiers loin des centres-villes, loin de l’activité économique ?
Pourquoi, depuis plus de quinze ans que la loi « SRU » a été votée, certains élus refusent toujours d’appliquer une disposition qui est assez simple : l’article 55 dit juste que dans les grandes villes, là où il y a de la population et donc des besoins en logements, il faut des logements sociaux qui, rappelons-le, ont vocation à accueillir 65 % des ...
[60% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes, Club Santé Social
VOUS N'êTES PAS ABONNé ?
Testez notre Offre Découverte Club Santé Social pendant 30 jours
J’en profite