Votre objectif de 110.000 jeunes en service civique en 2016 sera-t-il atteint ?
En 2015, nous avons réalisé 75% de l’objectif, qui était fixé à 70.000 jeunes. Pour 2016, je ne peux pas donner de chiffres à date, mais les 40.000 sont déjà dépassés. L’important, ce ne sont pas les chiffres, mais la courbe de développement. Nous avons eu 200.000 demandes de jeunes l’année dernière, 53.000 de ces jeunes ont réalisé une mission de service civique, donc nous sommes à un ratio de un sur quatre, la marge est donc encore importante.
Et quel est le ratio diplômés / non diplômés ?
Les chiffres définitifs de 2015 ne sont pas tout à fait stabilisés, mais le profil des jeunes qui s’engagent en service civique est représentatif de la classe d’âge des jeunes Français entre 16 et 25 ans : environ 40% des volontaires ont un niveau d’études supérieur au bac (vs. 42% des jeunes Français de 16 à 25 ans), 28% ont un niveau bac et 29% ont un niveau inférieur au bac, dont 17,5% de décrocheurs. Certains pensent qu’il n’est accessible qu’à une minorité de jeunes, aux plus débrouillards, ou aux jeunes les plus en difficulté, mais nous ciblons de façon à peu près équivalente tous les jeunes, y compris ceux des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Nous avons encore un effort à faire pour cibler les jeunes qui n’ont pas accès à l’information ou qui sont le plus éloignés de la vie collective.
Mais justement, ne faudrait-il pas en faire plus pour les décrocheurs ou ceux qui en auraient plus besoin que les diplômés ?
La loi du 10 mars 2010 est claire : le service civique n’est pas un dispositif d’insertion professionnelle, il relève du code du Service national, avec pour objectif la mixité sociale et la cohésion nationale. Parfois, on constate une double injonction de la part de certains politiques, qui disent : “Faites de la mixité sociale pour que les jeunes se retrouvent” – ce qu’avant le service militaire permettait, soi-disant. Mais ils ajoutent en parallèle : “En même temps, si on pouvait avoir plus de jeunes en situation d’exclusion…” C’est contradictoire ! Avec le service civique, des jeunes se retrouvent dans des missions communes avec d’autres jeunes, de classes sociales différentes qu’ils ne croisent plus dans la vie, même pas à l’école parfois ! L’important, c’est qu’il n’y ait pas de discrimination et c’est ce que nos résultats montrent. Dans le même temps, avec 200.000 demandes pour 53.000 postes, cela revient, pour une association, à recevoir en moyenne 10 ...
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Accueillir des jeunes en service civique, une opportunité pour les collectivités
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Sommaire du dossier
- Le service civique à l’assaut des collectivités
- [VIDEOS] Service civique : l’accueil des jeunes volontaires en mairie
- Service civique : « Les jeunes volontaires font évoluer le regard sur le service public dans l’opinion »
- « Le chemin vers l’universalité du service civique ne se fera pas sans les maires »
- Service civique : les propositions du CESE pour mieux impliquer les collectivités
- Quelques pistes pour favoriser l’essor du service civique
- Service civique : le CNFPT vient épauler les collectivités
- Service civique : « Nous n’arriverons pas à accueillir plus de jeunes sans les collectivités »
Thèmes abordés