Cinq ministres – Marisol Touraine(1), Ségolène Neuville(2), Emmanuelle Cosse(3), Najat Vallaud-Belkacem(4) et Clotilde Valter(5) – qui se suivent à la tribune ou dans des tables-rondes, le ministre des Finances Christian Eckert présent pour suivre les débat et même l’arrivée de Manuel Valls pour le discours de clôture de François Hollande : le gouvernement voulait montrer, jeudi 19 mai, que sa politique handicap était une priorité.
Avec une volonté de calmer les associations qui se font de plus en plus entendre sur le manque de moyens et les retards pris dans la mise en accessibilité des établissements recevant du public (ERP). Le gouvernement avait entamé les choses en publiant, une semaine avant la Conférence nationale du Handicap (CNH) le décret « sanctions » pour les ERP qui n’ont toujours pas déposé leur agenda d’accessibilité programmé (Ad’Ap).
« Il reste 20% d’ERP qui devront s’engager dans ce mouvement », a précisé le président de la République. François Hollande a également annoncé confier une mission de suivi sur la mise en œuvre des Ad’Ap à Claire-Lise Campion. La sénatrice (PS) était l’auteur, en 2013, du rapport qui avait conduit à la création des Ad’Ap.
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Au-delà des bâtiments, le président comme de nombreux intervenants ont rappelé l’importance de l’accessibilité numérique pour les personnes handicapées qui, comme le reste de la population, fait de plus en plus face à des services dématérialisés.
« De nouvelles normes vont être prévues pour les sites publics, avec une labellisation », a affirmé François Hollande, semblant oublier que le label a déjà été présenté.
Aide financière pour les MDPH
Au-delà de l’accessibilité, les associations attendaient surtout des annonces en termes de financement. Un point revenu dans les propos des responsables qui ont pu s’exprimer. « Il y a toujours 47.000 personnes handicapées sans solution, a ainsi rappelé Christel Prado, présidente de l’Unapei. C’est donc de notre devoir de demander un plan Marshall. Et de la responsabilité des pouvoirs politiques d’y répondre… »
Le président a annoncé la définition d’une « stratégie quinquennale d’évolution de l’offre médico-sociale ». De nouvelles places seront ouvertes dans les territoires sous-dotés « mais l’enjeu est d’aider les personnes handicapées à vivre comme les autres, avec les autres », a souligné le chef de l’Etat.
Une enveloppe de 180 millions d’euros sur cinq ans (2017-2021) sera consacrée à la création de nouvelles solutions et à la transformation de l’offre existante pour qu’elle réponde à l’objectif de « zéro sans solution ». Un abondement de 60 millions d’euros en trois ans viendra appuyer cette stratégie.
Les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ne sont pas oubliées. Pour « mettre les intelligences en commun », un système d’information partagé sera mis en place. Les départements qui s’engageront dans la démarche de la « réponse accompagnée » au besoin de chaque personne en situation de handicap seront également soutenu financièrement, à hauteur de 15 millions d’euros.
La mutualisation de la PCH encouragée
Autre point concernant les départements : la mutualisation de la prestation compensatoire du handicap (PCH), versée par les conseils départementaux. Plusieurs territoires se sont lancés dans des expérimentations d’habitat partagé pour les personnes handicapées qui mettent en commun les heures d’accompagnement qui leur sont attribuées pour avoir des plages horaires journalière plus importantes.
« Ce n’est pas autorisé… mais pas illégal non plus », a indiqué la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, parlant d’une « question technique et juridique ». François Hollande s’est ensuite engagé à lever les obstacles sur l’habitat partagé, sans préciser sous quelles modalités.
Vers un quatrième plan autisme
Si la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées s’était refusée à des annonces en avril, parlant de la CNH comme d’un « rendez-vous important pour l’autisme », les annonces du chef de l’Etat sur ce sujet sont restés elles aussi succinctes.
« Nous devons renforcer l’accès au diagnostic, garantir les bonnes pratiques, développer des parcours diversifiés de scolarisation », a-t-il indiqué. Pour les détails, il faudra certainement attendre le second semestre.
Un bilan du troisième plan autisme, lancé en 2013, doit alors être fait en vue d’un quatrième plan centré sur« l’apaisement et le rassemblement ».
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 ministre des Affaires sociales et de la Santé Retour au texte
Note 02 secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées Retour au texte
Note 03 ministre du Logement Retour au texte
Note 04 ministre de l’Education nationale Retour au texte
Note 05 secrétaire d’Etat chargée de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage Retour au texte