Comment les bailleurs sociaux investissent les enjeux de tranquillité et de sécurité dans leur parc de logements ? Telle est l’ambition d’une étude publiée début mai par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France (IAU-IDF) intitulée « Acteurs de la tranquillité, partenaires de la sécurité les bailleurs sociaux dans un rôle à dimension variable ».
A partir d’une enquête de terrain menée dans trois quartiers de politique de la ville franciliens situés à Orly, Argenteuil et Bagneux/Cachan, l’urbaniste Camille Gosselin et la sociologue Virginie Malochet décryptent à la fois les multiples manifestations de l’insécurité (non-respect du règlement intérieur, regroupements dans les parties communes, dégradations, vols, trafics, agressions, etc.) dans l’habitat social auxquelles sont confrontés les organismes HLM et les réponses qu’elles mettent en œuvre pour y faire face.
« Il serait inapproprié de parler au singulier de « l’insécurité » dans les quartiers d’habitat social parce que les situations locales sont hétérogènes, et parce qu’elles se rapportent à des réalités sensibles et mouvantes parfois difficiles à objectiver », précise l’étude.
Actions de sécurité et politique globale
Ainsi, ce document de 65 pages met en avant l’implication accrue des bailleurs sociaux face à l’hétérogénéité des situations, notamment au travers de leurs référents sureté, équipes d’agents de proximité et gardiens d’immeubles. « Aujourd’hui, je pense qu’il n’y aura plus aucun bailleur social qui vous dira que la tranquillité ne fait pas partie de son champ d’action », explique dans cette enquête un référent sureté d’un organisme HLM.
L’étude présente aussi concrètement, la pluralité des leviers stratégiques des bailleurs sociaux en matière de sûreté et de tranquillité : gestion de proximité, formation et sensibilisation des personnels aux enjeux de sécurité, observatoires de l’insécurité, ainsi que sécurisation passive du patrimoine et présence humaine « à des fins dissuasives et régulatrices ».
L’IAU montre par ailleurs l’importance de la coproduction de sécurité mise en œuvre avec les villes et la police nationale. « Les bailleurs sociaux ne sauraient répondre isolément aux problèmes d’insécurité qui se posent dans leur parc de logements. Aussi le partenariat constitue-t-il l’un de leurs principaux pans d’action », explique l’IAU.
Enfin, l’enquête de terrain montre au-delà d’une « vision strictement sécuritaire », comment la prévention sociale, la mixité sociale et la participation des habitants sont des leviers complémentaires d’une politique globale d’amélioration de la qualité de l’ambiance résidentielle.
Références
- "Acteurs de la tranquillité, partenaires de la sécurité", par Camille Gosselin et Virginie Malochet (IAU-IDF) - avril 2016
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