Le service civique mobilise aujourd’hui « à peine 70 000 jeunes de 16 à 25 ans ». Le président de la République le déplorait dans son discours des vœux à la jeunesse du 11 janvier. Pourquoi ce dispositif peine-t-il tant à se développer, en particulier dans les collectivités territoriales ?
En 2013, le département d’Ille-et-Vilaine a accueilli 19 jeunes au sein des centres départementaux d’action sociale sur des missions d’accompagnement et d’accès aux droits. Aujourd’hui, l’assemblée départementale poursuit sa mobilisation sur ce dispositif. Courant 2016, nous attendons entre 20 et 25 jeunes en service civique dans les services départementaux.
Le service civique concilie un projet d’intérêt général avec le projet d’engagement d’un jeune. Il favorise son insertion sociale et professionnelle. C’est une première expérience pour découvrir l’institution, avancer sur un projet. C’est un tremplin vers l’emploi. La mission effectuée par le jeune amplifie aussi nos politiques publiques, leur utilité sociale, mais aussi les solidarités intergénérationnelles et le lien social, grâce à la mise en œuvre de nouveaux projets qui n’auraient sans doute pas vu le jour sans le service civique.
Assouplir le type de missions
Le coût budgétaire est réduit, la prise en charge financière de l’Etat se situant à hauteur de 467 euros par mois sur la durée du contrat et le soutien de la collectivité vis-à-vis du jeune à hauteur de 106 euros par mois. L’expérience est positive pour le département et pour les jeunes dans leur grande majorité. Mais des améliorations sont possibles.
Ainsi, il faut autoriser les collectivités qui le souhaitent à proposer des missions d’une durée de douze mois – alors que ce sont plutôt des durées de huit mois qui sont acceptées – pour renforcer l’intégration du jeune dans la structure, lui permettre de suivre les formations obligatoires et clore sa mission dans de bonnes conditions.
Le type de missions à proposer pourrait aussi être assoupli, pour être en cohérence avec les impératifs fixés par l’Agence du service civique. Le type de missions éligibles pourrait être élargi en acceptant celles dotées d’un réel sens au niveau du lien social, cœur de l’objet du service civique.
Le site extranet de gestion de l’Agence du service civique devrait être simplifié. Trop complexe et difficile d’accès, notamment pour les jeunes peu ou pas qualifiés, il ne leur permet pas de déposer une candidature aisément.
Les porteurs d’offres de services civiques devraient être accompagnés au cadrage des profils recherchés pour éviter les candidatures inutiles, renforcer l’efficacité des recrutements et ne pas générer de difficultés ultérieures pour les personnes accueillies. En effet, le service civique s’adresse à tous les jeunes entre 16 et 25 ans, étudiants ou non, avec ou sans diplôme. Cette ouverture doit être maintenue et développée, tout en laissant une plus grande latitude quant au recrutement, pour éviter de mettre en difficulté des personnes déjà fragilisées.
A ces conditions, avec plus de souplesse et quelques améliorations techniques, nous pourrons nous réjouir de voir davantage de services civiques proposés aux jeunes par les collectivités.
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Accueillir des jeunes en service civique, une opportunité pour les collectivités
Sommaire du dossier
- Le service civique à l’assaut des collectivités
- [VIDEOS] Service civique : l’accueil des jeunes volontaires en mairie
- Service civique : « Les jeunes volontaires font évoluer le regard sur le service public dans l’opinion »
- « Le chemin vers l’universalité du service civique ne se fera pas sans les maires »
- Service civique : les propositions du CESE pour mieux impliquer les collectivités
- Quelques pistes pour favoriser l’essor du service civique
- Service civique : le CNFPT vient épauler les collectivités
- Service civique : « Nous n’arriverons pas à accueillir plus de jeunes sans les collectivités »
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