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Ma Gazette
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L’association Hortis regroupe plus de 600 responsables d’espaces nature en ville, représentant plus de 400 collectivités qui se sont engagées depuis des années dans la réduction des pesticides. Certaines d’entre elles ont déjà atteint le zéro phyto, répondant avant l’heure aux exigences réglementaires de la loi « Labbé ».
Ces démarches ont été menées compte tenu des risques sanitaires liés à la pollution chimique de molécules très actives et des conséquences, notamment sur la ressource en eau.
Il s’agit aujourd’hui d’aller au-delà et je défends ici l’idée qu’il y a une opportunité et non une contrainte dans cet objectif : celle de repenser le paysage urbain, la stratégie de gestion, la relation avec les citoyens, leur rôle mais aussi la formation et le management des équipes.
Concernant le paysage urbain, il s’agit de promouvoir la nature en ville, de créer des trames vertes et bleues, de composer avec les zones périurbaines, de préserver les milieux naturels, de développer les espaces nourriciers comme complément indispensable à l’agriculture classique ou de gérer autrement les eaux pluviales. Tous ces axes invitent à repenser la ville dans une véritable matrice verte où le végétal apparaît comme un outil de gestion et de planification urbaine.
Pour atteindre ces objectifs, en termes de biodiversité, mais également de qualité esthétique, il convient de travailler sur différentes strates végétales et de s’interroger en premier lieu sur l’intégration et donc l’acceptation de la flore spontanée.
Concilier paysages et écologie
Dans un contexte de restriction budgétaire, il faut admettre que les démarches sans pesticides limitent le maintien d’un nettoyage parfait des voies, des trottoirs ou des pieds d’arbre et l’extraction d’herbes spontanées. Il s’agit donc de conserver des micro-habitats – ils ont un intérêt qu’il faut expliquer , mais avant tout de cartographier les niveaux de conservation ou de traitement alternatif dans le cadre d’un plan de désherbage. Un tel mouvement n’est nullement incompatible avec une vraie démarche esthétique.
Une voie conciliant paysage et écologie est possible, notamment en utilisant mieux les arbustes qui peuvent contribuer très activement à l’embellissement des massifs.
Un retour à des pratiques écologiques exige naturellement des formations sur la connaissance des milieux, des écosystèmes, des sols, de la question hydrique, mais aussi sur les soins prophylactiques et les produits de biocontrôle.
Enfin, ce retour doit permettre de retisser des liens trop souvent rompus entre les citadins et la nature. Mais un portage politique local est indispensable. Cela nécessite communication et pédagogie pour changer les regards.
Les consciences ont largement évolué concernant la santé, la qualité de l’air et de l’eau, la biodiversité, et la COP 21 a mis en évidence le rôle du végétal face au dérèglement climatique.
Les collectivités se doivent d’être exemplaires en la matière. Elles s’y emploient en mettant en œuvre un panel d’actions, qui demande de la méthode et du temps. Si beaucoup reste à faire, il est incontestable qu’une mutation est en cours pour un verdissement de nos villes dont nos concitoyens en tireront de nombreux bénéfices.
Bravo et merci pour cet article qui répond à un autre qui plaçait devant le faux dilemme suivant : pesticide ou minéralisation.
Notre commune n’est pas encore au zéro phyto mais s’y emploie.
Des formations ont été mises en place, d’autres suivront. J’en suis très satisfait.
Il faut aussi que la population se mobilise pour désherber devant son pas de porte en hyper centre, là où les trottoirs sont minéraux, ou accepte la fantaisie des herbes folles.
La faire participer est aussi un enjeu dans ce débat.
Encore une fois merci pour cet article.