Dans une interview accordée à La Gazette au lendemain des attentats de janvier, François Baroin avait qualifié les maires de « fantassins de la République et de laïcité ». Le président de l’AMF expliquait ce qualificatif par le rôle décisif que les maires de France ont à jouer dans la restauration de la laïcité dans la République : « les maires sont aux avant-postes des difficultés du « vivre-ensemble » et de l’insertion du fait religieux dans la sphère publique, là où, par définition, il n’a pas sa place. Il y a en effet trop d’accommodements, trop de tolérance par rapport à certaines pratiques ».
Un état des lieux qui avait conduit l’AMF à constituer une commission « laïcité » qui devait accoucher d’un vadémécum afin d’éclairer chaque maire sur les conditions du respect du principe républicain de laïcité. Cette boîte à outils devait être remise au Congrès de l’AMF lors de la table ronde de mardi 17 novembre consacrée à la laïcité. Mais report du Congrès des maires oblige, ce guide de la laïcité pourrait toutefois être dévoilé lors de la réunion exceptionnelle des maires de France mercredi 18 novembre.
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A priori, pas de surprises
Lors de sa conférence de presse en juin dernier, la Commission « laïcité » de l’AMF avait d’ores et déjà présenté les grandes lignes de son vadémécum à usage des maires, examinées au comité directeur du 4 juin dernier et arrêtées par le bureau du 17 juin 2015. Il n’y aura donc pas, lors de la réunion exceptionnelle du 18 novembre de surprise.
On sait d’ores et déjà que les principales propositions et recommandations aux maires balayaient de nombreuses thématiques : le financement des associations ; les crèches et la politique en faveur de la petite enfance ; la restauration scolaire ; l’encadrement des activités périscolaires et extra-scolaires ; l’égalité filles-garçons ; les activités sportives et culturelles ; la neutralité des élus, des agents publics, des bâtiments publics ; les cérémonies républicaines et le protocole ; les lieux de culte et de sépulture.
Et sur le fond, sur toutes ces thématiques, l’AMF avait un seul mot d’ordre : « seul le respect rigoureux de la laïcité garantit un vivre ensemble apaisé dans une société pluraliste ». Pas de laïcité à géométrie variable, donc pour les « fantassins de la laïcité ».
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