Pourquoi êtes-vous pessimiste quant à l’avenir de la commune ?
C’est simple. Quel est le but de notre gouvernement et de ceux qui pensent pour eux ? Détruire les communes ! Mais comme personne n’aura jamais le courage de le faire, car tout le monde y est attaché, des élus aux citoyens, on procède par étapes : d’abord on enlève les compétences, puis on supprime les finances. Pourtant, la commune est la cellule de base de la démocratie et de la vie sociale. Lors de quelles élections vote-t-on le plus ? Aux municipales ! Car les citoyens connaissent leur maire, leurs élus. C’est sur eux que repose le lien social.
Qui favorise la disparition de la commune ?
La loi sur le non-cumul des mandats représente un énorme danger, elle prépare une génération de parlementaires hors-sol. Les technocrates ont tout coincé, et maintenant, ils sont élus : trois quarts des élus nationaux sont d’anciens énarques ou attachés parlementaires. Ils ne connaissent pas la réalité de l’usine, de l’entreprise. Résultat, on éloigne de plus en plus la démocratie du peuple. Aujourd’hui, on fait des intercommunalités sans âme. Par exemple, chez moi, on a regroupé 30 communes sur plusieurs milliers d’hectares. Il faut que les grands hommes qui nous gouvernent se rendent compte qu’il y a un problème de démocratie. Dans le milieu rural, les gens se considèrent méprisés, ignorés. La seule présence institutionnelle de la démocratie dans la ruralité, c’est la commune ! Le maire, c’est à la fois un conseiller, une assistante sociale, un défouloir. Son rôle est essentiel ! Il y a des gens qui vivent avec 1000 euros par mois. Personne n’en parle, sauf dans la commune.
Comment la préserver alors ?
La commune est indispensable à la démocratie française, ce n’est pas un échelon à supprimer. Je ne suis pas opposé aux mariages volontaires, comme les communes nouvelles. La loi Pélissard-Pirès Beaune peut être acceptable en milieu rural.
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Quel avenir pour les communes ?
Sommaire du dossier
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- Quel avenir pour les communes : « Non aux intercommunalités sans âme ! »
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