« Deux grands phénomènes structurent les budgets des collectivités en 2015 », explique Thomas Rougier, le directeur des études de La Banque postale, à l’occasion de la présentation de la note de conjoncture sur les finances locales, mercredi 28 octobre. « Le premier c’est la nouvelle baisse des dotations de 3,67 milliards d’euros qui vient compenser la progression des autres recettes. Le second c’est la réutilisation du levier fiscal après deux années calmes. »
Le relatif dynamisme de la fiscalité locale, qui progresse en moyenne de 1,6 % pour le bloc communal, reste néanmoins en ligne avec les précédents cycles électoraux (+2,3 % en 2009 et +1,6 % en 2002) et est aussi liée à des bases favorables et une année « plutôt bonne » pour les recettes de CVAE, qui devrait croître de 4,4 % en 2015 après une année de baisse.
Au total, les recettes de fonctionnement progressent seulement de 0,6 % sur un an, contre 0,9 % en 2014 et 2 % en 2013.
Tous les postes de dépenses sont davantage maîtrisés
« Le schéma de base de la maîtrise de la dépense publique locale par la baisse des recettes est en train de se réaliser », considère Thomas Rougier. En effet, face à « cette atonie des recettes qui définit 2015 et conditionne largement les années à venir », selon La Banque postale, les collectivités territoriales n’ont pas eu d’autres choix que d’amplifier leurs efforts de maîtrise de leurs dépenses de fonctionnement. Comme on le voit dans le graphique ci-dessous, ces dépenses continuent de progresser mais à un rythme moins important que les années précédentes : +1,8 % en 2015 contre +2,9 % en moyenne de 2011 à 2014.
« Tous les niveaux de collectivités ont maîtrisé davantage l’évolution de leurs dépenses de fonctionnement et tous les postes sont concernés : frais de personnels, achats, subventions, charge de la dette… », observe Thomas Rougier.
Les frais de personnels des collectivités progressent certes toujours de 2,7 %, mais moins qu’en 2014 (+4 %). Cette tendance vient du moindre poids de certaines contraintes pesant sur les collectivités (CNRACL et revalorisation des agents de catégories C) et de la mise en place plus systématique de politiques de modérations salariales en termes de recrutement ou de départs non-remplacés.
Ce sont les départements qui ont le plus de mal à freiner ...
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