La prospective financière doit permettre d’identifier les leviers à activer pour réaliser le projet politique de la collectivité. Cette démarche, qui rompt avec le rythme du budget annuel, se pose comme le pendant du programme pluriannuel d’investissements. Vertueuse, la prospective financière reste encore trop timide dans les collectivités locales tricolores par rapport à leurs voisines, y compris dans les grandes agglomérations, qui sont les premières concernées. « L’approche française est très budgétaire, fondée sur la seule capacité de désendettement ou les comptes administratifs passés, quand, dans d’autres pays européens, l’approche est davantage patrimoniale et stratégique », observe ainsi Jean Christophe, directeur général de PBB Deustche Pfandbriefbank et responsable Europe du financement des investissements publics.
Un « business plan » du territoire
« Quel est l’horizon de la collectivité à quatre ou cinq ans en termes d’investissements et de ratios financiers, c’est cela qui est important pour nous convaincre d’accorder un financement dans un environnement où les grandes métropoles sont en concurrence au niveau européen », ajoute Jean Christophe.
Pourtant loin d’être seulement un atout dans la relation avec la banque, la prospective financière revient à élaborer un véritable « business plan » du territoire qui doit permettre d’apporter des réponses à au moins deux questions majeures : le coût du service public doit-il être assumé par le contribuable ou par l’usager ? L’investissement doit-il être financé par la fiscalité, par l’emprunt ou être réduit, voire abandonné ? Bien sûr, les tendances identifiées ne vont pas toujours dans le sens du projet politique et, dans ce cas, cette démarche peut aussi devenir une source de friction en interne ou avec l’opposition.
Mais, quoi qu’il en soit, entre les nouvelles obligations imposées par la loi NOTRe et la baisse des dotations qui se poursuit en 2016 et 2017, les collectivités n’ont plus le choix : elles vont devoir s’y mettre !
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