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Politique de la ville

Banlieues : dix ans après les émeutes, de nombreux défis restent à relever

Publié le 21/10/2015 • Par Hugo Soutra • dans : Actu prévention sécurité, France

banlieues_fotolia
Philippe Minisini - Fotolia.com
Dix ans après les émeutes de novembre 2005, Sciences Po Paris et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) ont organisé un colloque sur leur héritage, les 19 et 20 octobre 2015. Un constat contrasté, et sans concession, de la part des chercheurs, élus et techniciens présents.

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Plus de trente-cinq ans après sa mise en place, la politique de la ville a-t-elle permis d’éviter la formation de ghettos ? Y-a-t-il un lien entre les émeutes de novembre 2005 ayant embrasé des dizaines de villes françaises et cette politique publique originale ? La rénovation urbaine suffit-elle à changer la vie des habitants ? Quel rôle est donné aux habitants des quartiers, à leurs initiatives et leurs associations ? Comment surmonter la tendance au séparatisme social et la réticence à la construction de logements sociaux ?

Voici les différentes questions auxquelles se sont confrontées praticiens et universitaires, mardi 20 octobre, lors d’une table-ronde consacrée à la politique de la ville, dans un colloque analysant la situation actuelle des quartiers populaires. Verbatims.

« Le consensus autour de la politique de la ville s’explique parfois pour de mauvaises raisons »

Henri Rey, directeur de recherche au Cevipof, spécialiste des comportements politiques dans les périphéries urbaines

« A la question Faut-il faire un lien entre la politique de la ville et les émeutes ?, j’aurai tendance à répondre par la positive. Tout dépend de la datation que l’on donne à cette politique publique, mais, de sa création en 1977 ou 1981 – c’est selon les avis – à son développement avec l’apparition d’une Délégation interministérielle à la ville en 1988, ses principales évolutions collent toujours à l’histoire des émeutes françaises. La politique de la ville ne délivre évidemment pas toutes les clés des crises urbaines, mais tient un rôle non négligeable dans ces phénomènes de violence.

Critiquée pour sa supposée inefficacité à chaque flambée de violences, la politique de la ville a, paradoxalement, fini par devenir… consensuelle. Et ce malgré les réserves qu’elles génèrent, à gauche comme à droite. Attention toutefois : ce large consensus s’explique parfois pour de mauvaises raisons, celles de l’évitement et de la mise à distance des populations défavorisées. Le processus de ségrégation convient parfaitement à certaines villes et populations, adeptes du séparatisme social et ethnique. »

« La crise économique a accéléré le basculement de quartiers difficiles en ghettos »

Didier Lapeyronnie, sociologue à l’université Paris-Sorbonne et co-auteur du livre « Refaire la cité »

« Le basculement de certains quartiers difficiles en ghettos ne date pas des émeutes de 2005, mais plutôt du début des années 2000. Depuis, la crise économique de 2008 a considérablement accéléré ce mouvement. La situation diffère très nettement selon les quartiers, rappelons-le, mais une partie de ces territoires populaires semble vivre un marquage de plus en plus fort de la ségrégation sociale, raciale et urbaine, particulièrement dans les petites villes de province.

Bien que pauvres et exclus, les habitants de ces quartiers faisaient encore l’effort d’aller vers la société il y a trente ans, malgré les nombreux obstacles se présentant alors à eux. Aujourd’hui, ils ne semblent même plus chercher à s’intégrer : une contre-société a fini par s’y construire. L’appauvrissement généralisé de la population se combine au rejet de toute forme d’action sociale, à une rupture avec les valeurs républicaines et au développement d’un rapport clientélaire aux institutions publiques.

En l’absence de plus en plus importante des hommes, le statut des femmes continue à se dégrader. Elles semblent davantage rechercher l’affirmation identitaire que l’émancipation féministe. A noter également : la forte présence religieuse qui s’y développe. Si l’Islam se vit de façon moderne et individualisée dans les quartiers populaires « normalisés », il est transformé en vecteur politique d’une forme de ressentiment dans les « ghettos» ».

« Une centaine de quartiers se trouvent complètement en marge de la société »

Beatrix Mora, directrice des politiques urbaines à l’Union sociale pour l’habitat (USH)

« Après s’être longtemps contenté de faire de la réhabilitation et de la requalification, les organismes HLM ont accompagné, à partir de la fin des années 1990, la transformation des quartiers de la politique de la ville.

Aujourd’hui, la situation est extrêmement diversifiée selon les villes : certains quartiers sont rattrapés par les phénomènes de métropolisation et vont s’intégrer, un certain nombre possèdent des atouts mais auront besoin de temps pour régler des situations encore très compliquées, tandis qu’une centaine se trouvent complètement en marge de la ville et de la société.
Certains bailleurs ont été confrontés à une appropriation violente du territoire par les trafiquants de drogue, si bien qu’ils ont perdu le contrôle de cages d’escaliers, d’immeubles entiers, voire même d’îlots.

La montée du fait religieux dans certains quartiers met en cause le statut de la femme, mais déstabilise également notre gestion en refusant parfois d’avoir recours à notre personnel féminin de proximité. Le constat de Didier Lapeyronnie est vrai, mais ces situations demeurent toutefois minoritaires à l’échelle des 1 500 quartiers prioritaires. »

« La politique de la ville s’est considérablement bureaucratisée »

Marie-Hélène Bacqué, sociologue et urbaniste à l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense et co-auteure du rapport « Pour une réforme radicale de la politique de la ville »

« Les individus des quartiers populaires sont traversés à la fois par des dynamiques de fermeture et d’ouverture : ils peuvent tenir les cages d’escalier la journée et suivre l’élection de Barack Obama aux Etats-Unis toute une nuit durant.

Les émeutes – que je qualifierai plutôt de révolte, à l’instar des mouvements de colère des pêcheurs ou des agriculteurs bénéficiant d’un regard nettement plus bienveillant de la société – traduisaient avant toute chose une demande de reconnaissance. A-t-on avancé depuis dix ans ? Le fait que ce soit encore des responsables politiques ou des intellectuels qui discutent entre eux de ce qui se passe dans les quartiers populaires, sans inviter les principaux concernés, offre un début de réponse…

La politique de la ville n’a pas permis de juguler la crise sociale, la montée du chômage, l’aggravation des tensions entre la police et la population ni le développement de l’islamophobie, mais je ne parlerai pas d’échec pour autant. Cette politique publique marginale – qui ambitionne de faire de la discrimination positive territoriale mais dispose de très peu de moyens et ne parle quasiment pas aux politiques publiques de droit commun – ne peut renverser à elle toute seule les processus d’exclusion sociale. Surtout qu’entre temps, la politique de la ville s’est considérablement bureaucratisée et est devenue très institutionnelle. La logique d’appels d’offres qu’elle encourage par exemple pour répartir les subventions n’a pas permis au monde associatif de trouver ses propres voies. »

« La métropole du Grand Paris ne profitera pas aux villes de banlieues »

Patrick Braouezec, président de la communauté d’agglomération Plaine commune et vice-président de Paris Métropole

Si la politique de la ville n’avait pas existé, la situation serait aujourd’hui bien plus dramatique. Elle a colmaté les manques des politiques de droit commun, notamment de l’Education nationale mais aussi du logement social. Cela dit, c’est vrai qu’elle a aussi déçue avec un certain nombre d’outils de démocratie participative n’ayant pas tenu leurs promesses, alors même que la démocratie représentative devenait de moins en moins représentative.

Par ailleurs, les transformations urbaines qui lui sont associées ont eu des effets importants sur la vie quotidienne des populations mais n’ont pas amélioré leurs conditions sociales. Pis, les destructions ont contribué à stigmatiser les quartiers de logements sociaux, alors qu’à Plaine Commune, les problèmes ne sont pas concentrés dans les seuls parcs HLM mais aussi et surtout dans l’habitat indigne ou la découpe du pavillonnaire.

Nous devrions construire massivement, partout, du logement social. C’était un des enjeux, si ce n’est l’enjeu principal de la création de la métropole du Grand Paris. Malheureusement, sa création ne devrait pas se révéler si positive pour les villes de banlieue… L’objectif de solidarité et de réduction des inégalités assigné à cette nouvelle structure va se traduire, de façon très paradoxale, par une diminution du fonds de péréquation bénéficiant aux villes les plus pauvres. Si rien ne bouge dans le projet de loi de finances rectificative, les territoires accueillant les populations les plus pauvres vont perdre des millions d’euros de dotations. Nous sommes encore loin de l’égalité républicaine.

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