Quelle méthode de travail avez-vous adopté pour préparer la fusion des régions Rhône-Alpes et Auvergne ?
Nous sommes partis d’un tableau blanc. Nous nous sommes rapprochés de la Métropole de Lyon et du Nouveau Rhône pour savoir comment ils avaient géré leurs évolutions. Puis, nous avons essayé de nous adapter pour être le plus pertinent et le plus proche du terrain. Les cabinets et les directions générales des deux collectivités se sont très rapidement rapprochés pour s’entendre sur un message commun et sur une méthode partagée de mise en œuvre.
Dans un mariage, il faut du respect. Nous avons voulu construire quelque chose symbolisant cette union, cette relation d’égal à égal. Nous avons décidé de faire travailler ensemble les directeurs, puis les cadres des deux collectivités sur les projets communs. Toutes les décisions se préparent en binôme de travail Auvergne Rhône-Alpes. Cette organisation est très coûteuse en temps et plusieurs fois nous avons failli renoncer. Mais finalement nous avons persévéré et nous ne le regrettons pas.
Qu’a apporté ce mode de fonctionnement ?
Il a permis aux équipes de se rencontrer et de travailler ensemble, mais aussi de lever le pied et de rassurer ceux qui paniquaient. Cela a été très utile pour que chacun se sente impliqué. Il faut rêver ensemble pour envisager la collectivité de demain. Le travail des équipes est, dans la très grande majorité des cas, très positif : chacun aime partager sur son travail et accepte de s’enrichir de l’expérience de l’autre. Cela n’exclue pas des frictions ponctuelles, quand il y a des problèmes préexistants, quand les arbitrages ne sont pas rendus, quand certains services se sentent menacés…
Quels ont été vos chantiers prioritaires ?
Les directeurs des deux régions ont fait un état des lieux du fonctionnement et des activités de chaque collectivité à partir d’une grille commune. Nous nous sommes alors retrouvés avec un document énorme ! Tout ne pouvait être fait en même temps. Nous avons identifié les urgences qui portaient sur les fonctions ressources. Nous avons défini les chantiers prioritaires, avec qui, dans quel calendrier. Le reste se fera au fur et à mesure.
Dans certains cas, il faut accepter un renoncement transitoire partagé. Chacun garde alors son système jusqu’à ce qu’on trouve un point d’accord. Nous avons pris des décisions emblématiques pour traduire la volonté commune. Nous avons par exemple créé une bourse de l’emploi commune, les notes de service sont signées des deux DGS, le dialogue social est également commun.
Pour l’appropriation d’une identité commune, il est important de choisir les meilleures pratiques ou outils de l’une ou l’autre des collectivités. Par exemple le système d’information de gestion des délibérations est Auvergnat, et Rhône Alpes diffuse son savoir faire en matière de dématérialisation. L’union entre les collectivités est l’occasion de moderniser les pratiques.
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Cet article fait partie du Compte-rendu
Les conséquences de la réforme territoriale sur les agents : de la théorie à la pratique
Sommaire du dossier
- Les conséquences de la réforme territoriale sur les agents : de la théorie à la pratique
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