Deux jours après la cérémonie d’hommage national rendue par le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, à la jeune policière municipale de Villiers-sur-Marne tuée en service, la reprise des discussions entre l’Intersyndicale des policiers municipaux, le secrétariat d’Etat chargé des collectivités locales et le président de l’Association des maires de France (AMF) était très attendue. Elle faisait suite à une réunion qui s’était tenue la veille avec le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, sur la question de l’armement.
Dans son communiqué, l’Intersyndicale estime avoir « reçu une fin de non recevoir de l’Association des maires de France (AMF), avec une posture digne du passé et sans aucune considération pour la profession ».
« L’AMF n’a fait aucune proposition relative à des avancées sociales. Les propos tenus par le président de l’AMF, Monsieur Jacques Pélissard et par les représentants du gouvernement sont en totale contradiction avec la reconnaissance que nous a porté le Président de la République il y a seulement deux jours de cela ; ils sont inacceptables par les policiers municipaux », déplore l’Intersyndicale.
Lors des obsèques de Villiers-sur-Marne, Nicolas Sarkozy avait rendu un hommage aux « policiers municipaux, premier rempart de notre sécurité et de nos libertés » et avait appelé le gouvernement à lancer une « réflexion approfondie sur la place, le rôle et le statut » de cette police.
En colère, l’Intersyndicale tire les conséquences de cet échec et maintient son appel à manifester le 1er juin prochain, dans plusieurs villes de France. Dans un communiqué envoyé séparément, le SNPM-CFTC précise que « Monsieur Pélissard s’est permis de déclarer que la police municipale n’était là que pour faire du stationnement, que l’Etat ne devait nullement imposer aux maires les missions de la police municipale et que la seule police armée devait être la Police d’Etat. » L’AMF n’a pour l’instant pas réagi.
De son côté, le secrétaire d’Etat chargé des collectivités locales, Alain Marleix, précise que la réunion a permis des « échanges de vue sur les demandes des policiers municipaux en ce qui concerne la fixation d’un régime indemnitaire obligatoire comme reconnaissance de la spécificité de la filière, sa prise en compte dans le calcul des droits à retraite et une revalorisation des carrières ».
Dans son communiqué, le secrétaire d’Etat indique également que les principales propositions du rapport Ambroggiani de 2009 devrait être mises en œuvre « rapidement », notamment « le rapprochement des gardes champêtres et des policiers municipaux, la création d’une médaille d’honneur ».
Deux groupes de travail vont désormais être constitués, précise-t-il : le premier sur la prise en compte des missions particulières dans le régime indemnitaire des policiers municipaux, le second sur la formation des policiers municipaux, avec le CNFPT.