Chaque année, l’unique vedette de la station gruissanaise de la SNSM effectue près de 50 opérations de sauvetage sur ordre du Cross méditerranée sur une zone comprise entre Narbonne Plage et La cabane de Fleury, soit 20 km de littoraux. Mais, après 30 ans de bons et loyaux services, la vedette n’est plus en état de continuer et doit être remplacé à la fin de l’année.
« Traditionnellement, explique Louis Labatut, président de la station, le renouvellement des bateaux de la SNSM est assuré à part égale entre le siège parisien de la SNSM subventionné à hauteur de 10% par l’Etat, la région, le département et la station locale concernée. À l’automne 2008, nous avons adressé une demande de subventions pour le remplacement de notre vedette (455.00 euros) et avons reçu un avis négatif du conseil régional du Languedoc-Roussillon qui, depuis, est revenu sur sa décision, et du conseil général de l’Aude. Cette demande de subvention tombe au plus mauvais moment de la crise. Le département connaît de telles difficultés budgétaires qu’il n’a pu abonder », regrette le président.
L’heure des choix
Reste qu’au-delà des 114.00 euros manquants, correspondant à la quote-part du département de l’Aude, les questions du devenir de la station SNSM de Gruissan et de la sécurité du littoral, inquiètent la population. « Nous portons assistance aux embarcations de pêche, aux navires de plaisance – 3.000 sont ancrés dans le secteur –, mais aussi aux véliplanchistes, très nombreux, sur cette côte ventée. En 20 ans, nous avons sauvé 200 vies », précise le président.
De son côté, le conseil général de l’Aude fait valoir qu’il avait cette année encore, maintenu sa participation, à hauteur de 8.000 euros pour les frais de fonctionnement de la station, alors même que le sauvetage en mer ne relevait pas de ses compétences. « Nous sommes dans le rouge, insiste Pierre Authier, président de la commission des finances du conseil général. Avec un encourt de la dette de 559 euros par habitant, nous comptons parmi les départements les plus endettés de France. Nous avons dû amputer de moitié, les subventions d’investissement aux communes. Nous avons préféré maintenir notre subvention de 350.00 euros pour les frais de fonctionnement de l’hélicoptère du Samu de l’hôpital de Carcassonne, au dépend de la SMSM. C’est un choix, nous ne pouvons plus jouer le rôle de département providentiel ».
A Gruissan, une vedette, mise à disposition à titre provisoire, par le siège parisien de la SNSM devrait arriver d’ici peu et des animations sont dores et déjà programmées pour récolter des dons en faveur du sauvetage de la société gruissanaise.
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