Marius, en CAP pâtissier, pose en gros plan. Julie, en CAP employé de vente spécialisé, a préféré se présenter au milieu d’un rayonnage de vêtements. Et Florian, en CAP charpentier bois, s’est immortalisé les outils à la main… Ils sont ainsi une centaine à afficher leur profil sur le site « Fiers d’être apprentis », initiative de la région Bourgogne. « En 2014, la collectivité a voté un plan de soutien à l’apprentissage, comportant un volet communication », explique Benoît Chaumont, directeur de la communication du conseil régional. Confiée à une agence extérieure en ce qui concerne la conception du site dédié, la campagne « Fiers d’être apprentis », lancée en avril 2015, bât actuellement son plein au moment où les jeunes et leurs familles se renseignent sur l’épineuse question de l’orientation professionnelle. Le budget de la campagne est de 45 000 euros, comprenant la conception et l’animation du site ainsi que sa promotion.
Nouveaux codes
« Pour soutenir la promotion de l’apprentissage, on a deux voies possibles », analyse Benoît Chaumont, « faire de la communication institutionnelle, qui, on le sait par expérience, à un air de déjà vu et un faible impact sur les jeunes, ou s’aventurer sur un chemin plus risqué mais plus percutant ». La région a opté pour la seconde option « en adaptant les codes du public-cible », c’est-à-dire ceux des réseaux sociaux. « La culture selfie, en quelque sorte ! », commente le dircom. Le slogan « Fiers d’être apprentis » vient combattre les clichés accolés à cette filière parfois perçue comme une orientation par défaut. Les élèves en cours de formation ont été invités à poster un ou plusieurs selfies (autophoto), illustrant leur spécialité. Ils peuvent commenter leurs photos, « nous modérons mais préférons un style spontané », précise Benoît Chaumont. Mis en avant et valorisé, le jeune devient prescripteur de l’apprentissage. Dès la page d’accueil, le visiteur a accès à un moteur de recherche donnant accès à un carnet d’adresses des centres de formation et à des offres de contrats d’apprentissage, dont ceux de la région qui recrute pour la restauration collective des lycées bourguignons. Enfin, la rubrique « Actualité » donne une bonne idée de la diversité des formations possibles. Un premier pas vers une vie professionnelle qui demande, visiblement, de la ténacité. Fin juin, le site affichait près de 4 000 demandes de contrat… Pour un peu moins de 1 000 offres.
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