Suite à deux accidents mortels et à une augmentation nette des délits enregistrés lors des férias 2009, la préfecture a pris, le 27 janvier 2010, un arrêté qui somme les communes de stopper leurs férias à 3h du matin au lieu de 4h et préconise également de développer, en amont, une stratégie de sécurisation et de prévention des risques liés à la consommation d’alcools et de drogues.
Le 12 mai 2010, 14 des 24 communes ayant demandé une dérogation à cet arrêté l’ont obtenue. Deux autres ont essuyé un refus. Les huit dernières sont toujours en pourparlers avec la préfecture.
Les dérogations à cet arrêté sont accordées après examen de deux critères : les statistiques locales des fêtes en 2009, et le respect de six critères de sécurisation :
- interdiction des contenants en verre,
- une charte de bonne conduite signées par les bodegas,
- l’embauche de sociétés de gardiennage professionnelles,
- au moins un poste de secours et un point de repos,
- l’adhésion au dispositif « la fête en bus ».
Selon les statistiques des forces de l’ordre landaises, les férias 2009 ont connu une croissance de l’ébriété manifeste sur la voie publique de +101% et de la consommation de stupéfiants de +142%, comparé aux chiffres des férias 2008.
« Nous avons fini les fêtes 2009 avec deux coups de cuter chez des jeunes, et avec des mineurs ivres et fumant du cannabis en grande quantité … », confirme, statistiques des gendarmes en main, Jean-Claude Catuhe, le président du comité des fêtes d’Hagetmau, petite ville proche de Dax et de Mont de Marsan. « Depuis trois ou quatre ans, ces jeunes là viennent de plus en plus nombreux des villes voisines dotées, elles, de dispositifs de sécurité importants ».
Hagetmau (4700habitants), mécontente de n’avoir obtenu qu’une des trois dérogations demandées, poursuit des pourparlers avec la préfecture. Cependant, aucune commune n’a obtenu toutes les soirées demandées. Même les deux pôles d’attractivité que sont Dax (5 jours obtenus sur 6 jours de fêtes) et de Mont de Marsan (4 jours obtenus sur 5 jours de fête).
Sept autres communes doivent fournir avant l’été les réponses ou les documents demandés par la préfecture. Une procédure assez lourde, surtout pour une petite commune rurale comme Saint Perdon (1300habitants). « Je voulais cette dérogation pour aider la nouvelle équipe du comité des fêtes à relancer la féria », regrette le maire, Alain Rio. « Nous avons même proposé de payer le taxi aux festayres, car la fréquentation est trop limitée pour que la navette « Fête en bus » fasse un arrêt chez nous ».
Ainsi, les dossiers « en sursis » concernent principalement de communes rurales de taille modeste (Brocas-les-Forges, Hagetmau, Montfort-en-Chalosse, Narrosse, Peyrehorade, Saint-Barthélémy, Saint-Laurent-de-Gosse, Téthieu).
La Préfecture indique que cet arrêté « reprend les mesures qui ont fait l’unanimité lors des réunions de concertation avec les communes concernées ». Cet arrêté pourrait être complété dès les férias 2011 par une heure blanche (pas de service d’alcool une heure avant la fermeture). Cela dépendra de la teneur du bilan dressé à l’automne prochain des férias 2010, qui s’étalent entre mai et octobre partout dans le département.
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