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Patrimoine

Pourquoi les conservateurs sont légitimes à la tête des musées – Eric Blanchegorge

Publié le 04/09/2015 • Par Hélène Girard • dans : France, Toute l'actu RH

Eric Blanchegorge
Bell
Président de l’Association générale des conservateurs de collections publiques de France (AGCCPF), Eric Blanchegorge ne croit pas du tout à une remise en cause de la légitimité de ses pairs à la direction des équipements muséographiques. Il explique pourquoi et réfute au passage la thèse des deux universitaires, Jean-Michel Tobelem et Frédéric Poulard, qui estiment que la profession connaît une « déstabilisation inédite ».

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Dans l’ouvrage « Les conservateurs de musées »,  les universitaires Jean-Michel Tobelem et Frédéric Poulard détaillent les facteurs de fragilisation de cette profession : montée en charge des tâches administratives au détriment du travail scientifique, montée en puissance de professions concurrentes au sein des équipements, comme commissaire d’exposition, régisseur, médiateur, restaurateur etc., nomination de gestionnaire à la direction de certains musées… Une vision que ne partage pas Eric Blanchegorge, président de l’Association générale des conservateurs de collections publiques de France (AGCCPF) : les évolutions des musées, loin d’être une menace, renforcent plutôt, selon lui, la nécessité de faire appel aux compétences détenues par les conservateurs.

Avez-vous le sentiment que les conservateurs de musée connaissent une «déstabilisation inédite», comme l’explique l’ouvrage dirigé par Jean-Michel Tobelem et Frédéric Poulard ?

Non ! Cette vision des choses ne correspond pas à la réalité, qui n’est qu’une évolution permanente et normale des métiers dans la fonction publique. A vrai dire, c’est plutôt le musée lui-même qui a connu, ces dernières années, des évolutions marquées, en prenant une place de plus en plus grande au sein des politiques culturelles, éducatives et sociales de l’Etat et des collectivités territoriales. Jamais on n’a autant parlé des musées. Jamais on ne leur a consacré autant d’argent, malgré les restrictions budgétaires qui touchent tous les services publics. Les musées sont devenus une institution culturelle publique de très grande importance au regard de leur territoire et de la communauté sociale qui les entoure. N’oublions pas que ce sont principalement les conservateurs qui ont contribué à faire évoluer les musées. Qu’ils n’aient pas prévu toutes les conséquences de ces évolutions, soit. Mais ils n’en sont pas pour autant déstabilisés !

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Séance de travail de wikipediens au Muséum de Toulouse, CC BY-ND 2.0

Séance de travail de wikipediens au Muséum de Toulouse, CC BY-ND 2.0

Les auteurs insistent sur la mise en question de la légitimité des conservateurs, en tant que scientifiques, à occuper des fonctions de direction dans les institutions muséographiques, face aux gestionnaires venus de l’extérieur, et face aux professions qu’ils qualifient de « montantes » (restaurateurs, médiateurs, régisseurs etc.). N’est-ce pas une forme de déstabilisation ?

Les nominations, à la tête des musées, de personnalités extérieures au monde de l’histoire de l’art ou des sciences, ne sont que des cas ponctuels. Elles ont toujours existé. C’était même beaucoup plus fréquent au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème. Pour ce qui est de la présence, dans les musées, de tous ces métiers, cela montre que l’on a jugé opportun de confier ces tâches diversifiées à des professionnels. J’y vois la preuve de la place de plus en plus grande des musées dans la société contemporaine. Il faut donc s’en réjouir. Quant à voir le conservateur, à terme, au même niveau que tous ces autres métiers, cela ne me semble pas du tout correspondre à la réalité des choses.

C’est-à-dire ?

Je crois qu’on confond métier et fonction. Ce n’est pas seulement le savoir scientifique des conservateurs qui les conduit à diriger les musées. Sinon, ils n’auraient pas plus de légitimité que d’autres scientifiques, par exemple les restaurateurs. Pourquoi celui qui maîtrise la connaissance de la collection aurait-il aussi la maîtrise de l’institution ? Dans tous les secteurs, ceux qui ont vocation à diriger les institutions et les administrations culturelles sont ceux qui ont, d’une part, la compétence scientifique, et, d’autre part, une position statutaire de cadre dirigeant, de par le concours qu’ils ont passé. C’est parmi ces cadres d’emploi-là que l’on doit trouver ceux qui occupent les postes de direction. En tant que cadres supérieurs, ils sont là pour ça. Et, sur ce point, je ne fais pas de différence entre conservateurs et attachés de conservation, qui sont aussi des cadres A. Il n’y a pas que la science dans cette affaire, il est aussi question de la capacité à gérer des institutions publiques ou parapubliques.

Il s’agit donc d’une double compétence…

Oui. Cette double compétence est indispensable. Bien entendu, selon l’institution et la fonction occupée, cette double compétence est diversement employée. Selon la taille du musée, le conservateur aura davantage à utiliser la dimension scientifique de ses compétences ou leur dimension administrative. Il est évident que les conservateurs directeurs d’institutions font moins de science ! Mais n’est-ce pas aussi le cas, par exemple, d’un président d’université ? Il n’y a donc pas de raison de penser que l’évolution de l’institution conduirait à une dissociation entre les compétences scientifiques des conservateurs et le fait de leur confier les postes de direction qui leur revient légitimement. L’écrasante majorité des musées sont dirigés par des conservateurs, conservateurs en chef, ou conservateurs généraux.

Musée de l'Ecole de Nancy

Musée de l’Ecole de Nancy CC BY 3.0

On dit souvent que la formation dispensée à l’INP(1) n’est pas assez en phase avec la réalité du terrain. Est- ce votre avis ?

Je n’ai pas l’impression que l’INP ait une vision différente de celle que je viens d’exposer. Son enseignement n’insiste peut-être pas suffisamment sur les fonctions managériales. Sans aucun doute, lier plus étroitement théorie et pratique est souhaitable. Mais, que je sache, l’INP n’y est pas du tout hostile. Et l’évolution de la formation est déjà à l’œuvre.

Parmi les dérives des musées, on pointe souvent la publicité, du marketing etc. Comment abordez-vous cette question ?

Diversifier les ressources est une bonne chose. Il semble difficile de tout attendre de l’impôt, déjà trop lourd. Que cette diversification entraîne l’inféodation du service public à des activités qui n’ont d’autre but que des rentrées en numéraires, avec ce que cela peut impliquer en termes de complaisance, c’est effectivement un risque à prendre en compte. Je crois qu’il revient aux conservateurs d’aider à prendre les meilleures décisions possibles, notamment pour faire en sorte que ce qui peut apparaître comme une dérive ne soit finalement qu’une réponse aux nécessités du moment. C’est typiquement un cas où le conservateur peut jouer son rôle d’aide à la décision en tant que chef d’établissement. Là, son rôle n’est pas scientifique, mais celui d’un cadre supérieur de la FPT. Mieux vaut prendre en compte l’évolution générale des choses, que de s’y opposer de façon systématique. D’autant que les musées ne se sont jamais aussi bien portés. S’ils sont malades, c’est de leur croissance. Mieux vaut cela que de les voir dépérir !

Autre faiblesse pointée par l’ouvrage : le fossé qui sépare conservateurs d’État et conservateurs territoriaux. Cette situation est-elle irrémédiable ?

Cette différence existe d’une manière générale entre les deux fonctions publiques. Les métiers sont comparables, sans être identiques. Ces différences tiennent, avant tout, à la différence de taille des musées. Les tâches sont souvent plus développées dans les grandes institutions de l’Etat, où les conservateurs peuvent être très nombreux. Dans les institutions territoriales, les équipes sont plus petites et travaillent souvent de façon plus isolée. Certains de nos collègues de l’Etat assurent aussi des fonctions régaliennes auprès des douanes (2), des tribunaux (3). Mais ces différences ne me paraissent pas antinomiques avec une certaine communauté d’esprit et de pratiques professionnelles en général, notamment touchant à la science et au travail sur les collections.

Mais cette communauté d’esprit se manifeste très peu au sein de l’AGCCPF

Comme toutes les associations, l’AGCCPF peine à mobiliser ses membres pour un travail qui s’ajoute à un quotidien déjà très chargé. Elle n’a donc pas toujours la réactivité nécessaire pour faire entendre la voix de l’ensemble de la profession. Cela tient au manque de temps et de structuration, pas au manque de volonté.

Les auteurs de l’ouvrage laissent entendre que l’AGCCPF est surtout l’association des territoriaux…

Cela a été le cas par le passé, alors même que l’association est née au sein des musées nationaux. Mais, aujourd’hui, le conseil d’administration compte autant de conservateurs d’Etat, que de conservateurs territoriaux et de la Ville de Paris. De même, les différents types de musées sont représentés. Et depuis quelques années, nous veillons à exprimer les préoccupations et les opinions de la profession dans son ensemble. Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que, au sein de la profession, les conservateurs territoriaux sont, de facto, les plus nombreux et les plus dispersés dans les institutions. Ce qui créé un effet « loupe ».

Musée de la pêche à Concarneau (Finistère), Horst W. Hogenkamp, CC-BY-SA-3.0

Musée de la pêche à Concarneau (Finistère), Horst W. Hogenkamp, CC-BY-SA-3.0

 

 

Notes

Note 01 L'INP est l'établissement d'enseignement supérieur procédant au recrutement, par concours, et à la formation initiale des conservateurs du patrimoine de l'État, de la FPT et de la Ville de Paris. Il procède aussi, à la sélection, également par concours, et à la formation des restaurateurs du patrimoine habilités à travailler sur les collections publiques Retour au texte

Note 02 Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI). La sauvegarde du patrimoine culturel figure parmi les missions de la DGDDI. Retour au texte

Note 03 A la demande d’un tribunal ou d’une autorité administrative, les conservateurs du patrimoine peuvent procéder à des expertises ou des consultations. Retour au texte

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