A quelques semaines de la finalisation du projet de société d’économie mixte (Sem) départementale «Lot Aide à domicile , présenté lors de la prochaine assemblée plénière du conseil général du Lot le 28 juin prochain, les associations d’aide à domicile se posent la question de leur survie.
Soutenu par la fédération des ADMR, le secrétaire départemental de la CGT, René Gadesaud s’inquiète, tout particulièrement de l’entrée dans le capital de la Sem de banques et de sociétés d’assurance. Le conseil général cautionne ainsi l’entrée de l’aide à domicile dans l’économie marchande puisque des banques et des sociétés d’assurances interviendront comme actionnaires, et donc comme décisionnaires, a-t-il déclaré, interrogé par la Gazette des communes.
Nous préconisons le groupement de coopération médico-sociale, qui permettrait de préserver l’existence et les prérogatives de chacune des associations lotoises, de garantir la qualité de service pour tous les bénéficiaires de l’aide à domicile et de pérenniser les emplois et le statut des personnels dans la convention collective, ajoute-t-il.
Banques minoritaires dans le capital de la Sem
Interrogé le 7 mai par la Gazette des communes, André Mellinger, le vice-président chargé des affaires sociale, a indiqué que les banques, locales, seront minoritaires dans le capital de la Sem. Il rappelle aussi que les négociations avec les représentants du personnel ont commencé en décembre dernier. Nous partons sur le principe du volontariat. A ce jour, 22 des 34 associations d’aide à domicile recensées dans le département ont exprimé leur intérêt. Par ailleurs, le statut d’une Sem, structure mixte, permet d’associer les associations d’aide à domicile qui gardent leur peronnalité morale, et en tant que tel, participent au conseil d’administration. L’enjeu consiste à préserver l’aide aux personnes âgées. Nous n’avons aucun intérêt à porter atteinte au tissu du bénévolat dans le Lot. D’ailleurs, à cet effet, nous nous engageons à maintenir les permanences, explique-t-il. Ce dernier n’exclut pas, à terme, d’étudier le statut du groupement de coopération médico-sociale.
Les salariés des associations d’aide à domicile n’ont aucune inquiétude à avoir. La Sem est là pour assurer la pérennité de leur emploi et permettre une organisation rationnelle du service tout en garantissant des conditions de travail harmonisées, ajoute Gérard Miquel, président du conseil général du Lot.
En raison d’un déficit cumulé de l’ensemble des associations d’aide à domicile supérieur à 1,5 millions d’euros, le conseil général du Lot a voulu créer un outil d’intervention départemental. Doté d’un capital de 2 millions d’euros, il doit notamment permettre une unité de gouvernance, des économies d’échelle, et la péréquation tarifaire.
Trente-quatre associations ou organismes interviennent dans l’aide à domicile pour un total de 1,360 million d’heures.
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