La violence éducative ordinaire (VEO) se définit comme « toute humiliation ou tout usage de la force visant à infliger un certain degré de douleur ou de désagrément, aussi léger soit-il, dans le but de modifier ou d’arrêter un comportement estimé incorrect ou indésirable de l’enfant ». Elle inclut la violence verbale et psychologique (crier, injurier, se moquer, humilier, mentir, menacer, culpabiliser, rejeter, chantage affectif) et la violence physique (gifler, fesser, pincer, tirer les oreilles, secouer, saisir brutalement, bousculer, l’obliger ou l’empêcher de manger, de dormir ou d’être propre, ne pas respecter sa pudeur).
En France, les chiffres sont alarmants : 85 % des enfants subissent la VEO, plus de la moitié sont frappés avant l’âge de 2 ans et les trois quarts avant l’âge de 5 ans. Or, c’est pendant cette période que le cerveau de l’enfant se construit. D’ailleurs, depuis quinze ans, les recherches scientifiques ont prouvé que les VEO sont inefficaces : elles engendrent plus d’agressivité chez l’enfant et ont des conséquences néfastes sur sa santé physique et mentale : baisse de l’estime de soi, addictions, troubles alimentaires, dépression, eczéma. Sur un plan éducatif, la VEO enseigne qu’il est légitime de s’en prendre à plus faible que soi et d’utiliser la violence pour résoudre les conflits.
Comment définir le seuil à partir duquel on va se décider à en parler à un collègue, un parent ? La règle est simple : aucune violence n’est acceptable, mais toujours évitable. Il n’est pas question de juger : en prendre conscience, en parler et rechercher des solutions alternatives, c’est déjà la faire baisser !
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