C’est en regardant un reportage sur une commune utilisant une herse tirée par des chevaux pour nettoyer ses plages que le maire de Pont-Sainte-Marie, Pascal Landréat, a eu l’idée en 2009 d’utiliser le cheval pour le ramassage des tris sélectifs de sa commune. « Entre 2006 et 2008 le tonnage de la collecte stagnait. Je voulais donc que la population trie d’avantage ». Pari réussi : à peine «l’hippo-véhicule» sur la route, le tonnage a augmenté de 20% en six mois. « Les animaux ont un effet psychologique », explique le maire. « La qualité s’est également améliorée : les gens, plus attentifs, font moins d’erreurs de tri ». C’est la société Hippo Ecolo qui remporte le marché en 2009. « Elle avait l’expérience de la collecte », justifie Pascal Landreat. Hippo Ecolo dont le rôle est de mettre à disposition uniquement les chevaux, est en effet dirigée par l’ex directeur de la société de ramassage, Sita Dettra, qui officie sur le grand Troyes. Cavalier et propriétaire d’un haras, Alexandre Champion, a créé la société en 2009 qui compte aujourd’hui 21 chevaux et 7 salariés. Résultat de toutes ces hippo – utilisations : « la diminution de 80% des gaz à effet de serre », rapporte le maire.
Succès
En 2009 elles étaient 14 communes en France à faire appel à ce type de service contre 300 aujourd’hui dont deux sur le Grand Troyes. « Dans 10 ans, il y en aura 1 000 », prévoit Pascal Landréat. « Les élus doivent donc se préparer à être formés ». C’est dans cet objectif que la municipalité se prépare à monter le centre national du cheval-énergie pour enseigner aux cochers et aux chevaux à travailler en ville. « Plus c’est urbanisé plus c’est efficace : le cheval marche à son pas, ce qui rend la tâche plus facile pour le rippeur puisque la bête n’a pas besoin de marquer d’arrêt.» Si l’opposition en 2009 avait pointé le côté rétrograde de ce concept d’hippomobile, elle n’avait certainement pas prévu un tel succès : « Pont-Sainte-Marie est la seule commune sur les 19 que composent le Grand Troyes à avoir diminué la taxe sur les ordures ménagères », s’enorgueillit le maire. Le reversement de la taxe Eco-emballage est en effet passé de 17 000 euros avant l’arrivée du cheval à 42 000 Euros.
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