Touristique, la ville constatait que des restaurateurs évacuaient régulièrement leurs huiles de friture dans le réseau d’assainissement, générant des coûts de retraitement importants. « Au départ, un élu a proposé que nous collections les huiles et que nous les utilisions comme carburant dans nos véhicules. Mais il fallait une dérogation du Ministère des transports, complexe à obtenir. Ce dernier nous a donc conseillé de regarder du côté des combustibles pour chaufferies », se rappelle Lætitia Quilici, en charge de la coordination du développement durable à la mairie de Six-Fours-les-Bains.
La ville a donc confié à l’entreprise de réinsertion Kroc’can la collecte et traitement des huiles de friture usagées, qu’elle lui rachète ensuite 0,60 euro le litre. Un point de collecte a également été installé dans la déchetterie pour les particuliers. Cela permet de réutiliser un déchet local via des circuits courts, tout un créant un emploi en insertion.
« Nous avons fait une première saison de chauffe début 2011 dans une école. Pour cela, nous avons acheté deux cuves de stockage et changé le brûleur, soit un coût de 6000 euros TTC. Le retour sur investissement s’est fait en un an ». En 2012, une seconde école et le service garage de la ville sont eux aussi équipés pour un coût respectif de 11 000 et et 6 500 euros TTC. L’avantage des écoles, c’est que via des projets pédagogiques, les enfants sensibilisent aussi les parents.
Plus de surveillance
Cependant, les chauffagistes doivent passer plus souvent pour contrôler que la combustion est de qualité et que les brûleurs ne s’encrassent pas. Etant organisée en régie, cela ne pose pas de difficultés particulières à Six-Fours-les-Bains. Tout s’est bien passé jusqu’à fin 2014. La ville a dû repasser au gaz en janvier 2015 pour ses trois bâtiments : il semble y avoir eu un problème dans le traitement des huiles, provoquant une mauvaise combustion et dégageant des fumées trop importantes. Il a suffit de remettre les anciens brûleurs, la collectivité ayant conservé ses abonnements au gaz. Elle attend que ce problème soit résolu pour continuer à migrer d’autres chaufferies. Actuellement, elle consomme 15 000 litres d’huile par an, alors que 16 à 20 000 litres sont récupérées sur son territoire. Elle réfléchit donc à la possibilité d’étendre la collecte à des restaurateurs de villes voisines.
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