Depuis son installation le 4 février dernier, le groupe de travail «laïcité» de l’Association des maires de France (AMF) a enchainé réunions et auditions afin de dévoiler aujourd’hui les grandes orientations de son futur vadémécum à usage des maires qui leur sera transmis en septembre.
L’objectif de l’association est de délivrer à ses adhérents « une boîte à outils de la laïcité ». Car, à en croire André Laignel, vice-président délégué de l’AMF « la laïcité a reculé et n’est plus une valeur première de la République ». Même constat chez Patrick Molinoz, vice-président de l’AMF et co-président du groupe de travail, « c’est lorsque le religieux empiète sur la sphère publique que les élus doivent être tout particulièrement vigilants sur le strict respect de la laïcité : ils en sont les garants pour les domaines de compétence qui sont les leurs et se doivent d’être exemplaires. » La vocation du vadémécum de l’AMF est donc « d’éclairer chacun sur les conditions du respect du principe républicain de laïcité », poursuit le co-président.
« Bonne conduite laïque »
Mais pour délivrer une « bonne conduite laïque » comme aime à la qualifier Agnès Lebrun, maire de Morlaix et membre du groupe de travail, il faut s’entendre sur une définition commune de la laïcité. Un faux problème à en croire Patrick Molinoz qui explique que « la laïcité, qui ne souffre d’aucun qualificatif, doit être appliquée strictement pour ce qu’elle est : un principe consubstantiel de la République qui a vocation universelle».
La laïcité de l’AMF se veut donc d’application stricte. « Nous ne voulions pas de l’eau tiède» renchérit la maire de Morlaix et membre du groupe de travail, « car les maires ont besoin de réponses claires et pragmatiques pour appliquer la laïcité ».
Pas de repas sans porc
Ainsi, toutes les thématiques seront abordées dans le futur vadémécum : du financement des lieux de culte aux menus servis dans les cantines scolaires. Sur ce sujet sensible, l’AMF explique d’ores et déjà que ce sont aux familles qu’il appartient de s’adapter aux règlements de la restauration scolaire et qu’il est interdit à la collectivité de déterminer le choix d’un aliment en fonction de convictions religieuses. « Ce n’est pas la religion qui dicte les menus » résume Patrick Molinoz. La suppression des repas sans porc est donc recommandée, à l’image de la décision du maire de Châlon-sur-Saône, Gilles Platret également co-président du groupe de travail.
L’AMF a également annoncé un plan d’actions notamment de saisines des différents ministères et organismes sur plusieurs sujets dont les sorties scolaires, les demandes de déscolarisation, les lieux de sépulture… Enfin, la rédaction d’une charte locale de la laïcité est en cours dont les maires seront invités à s’inspirer notamment dans leurs rapports avec les associations.
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