Quel bilan tirez-vous de la deuxième rencontre du Forum méditerranéen du service public, qui s’est tenue les 2 et 3 juin à Tunis ?
Cette rencontre a réuni une centaine de responsables d’école de service public, qui représentaient treize pays de la rive Sud de la Méditerranée et de l’Europe. Elle s’est tenue dans les nouveaux locaux flambants neufs du Centre de formation et d’appui à la décentralisation de Tunisie, avec une traduction simultanée arabe/français.
Les échanges ont été – c’était la volonté – non pas académiques, mais plutôt construits sous une forme favorisant les partages d’expériences. Nous avons pu constater une nouvelle fois à quel point le terme de service public est signifiant autour du bassin méditerranéen, à une époque où il est quelque peu remis en question.
En matière de services publics, les enjeux sont-ils les mêmes dans les pays du Sud de la Méditerranée qu’en Europe ?
Les réalités sont très disparates mais les préoccupations sont de même nature. Le service public est utile dès lors qu’il est efficace et porté par des valeurs et des principes. Et la formation est indispensable. Le terme de qualité a également beaucoup été évoqué.
Quelles sont les évolutions des dernières années qui ont impacté les écoles de service public ?
D’une période qui privilégiait le « new public management », nous sommes passés ces dernières années à une ère favorisant plutôt les principes de bonne gouvernance. Pour les participants de Forum méditerranéen, la qualité du service public va au-delà. Certes, les préceptes de bonne gestion sont importants mais ils ne sont pas suffisants. La question des valeurs, des principes est fondamentale.
L’un des débats a porté sur l’adaptation aux mutations. Mais ces mutations ne diffèrent-elles pas entre l’Europe et le Sud de la Méditerranée ?
Les mutations ne sont pas identiques mais elles peuvent être de même nature. Par exemple, nous avons besoin partout de « sécurité », même si l’intensité de ce besoin varie selon les pays. Et les grands ingrédients du développement se posent dans tous les pays. En bref, la nature des défis est la même, mais l’intensité diffère.
En quoi consistent les cycles de formation que vous allez coconstruire ?
A l’issue de cette rencontre, nous avons d’abord convenu que la communauté numérique accessible en français, en anglais et en arabe mise en service l’an dernier perdurerait (www.forumedsp.org). Elle compte aujourd’hui 500 inscrits, émanant d’environ 120 écoles. Elle permet la constitution d’un réseau, au-delà de ces rencontres annuelles du forum.
Ensuite, nous allons nous rapprocher, en principe au premier semestre 2016, d’un réseau d’écoles des finances publiques piloté par le Liban : Gift Mena.
Enfin, nous lancerons prochainement des cycles itinérants mais le financement est toujours en cours de définition. Ces séminaires d’une semaine, qui porteraient sur les valeurs, la qualité, rassembleraient des hauts fonctionnaires de l’Etat et des collectivités.