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Politiques culturelles

Horaires d’ouverture des bibliothèques : des arbitrages très attendus

Publié le 05/06/2015 • Par Hélène Girard • dans : A la une, France, Toute l'actu RH

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Flickr CC by Yuri Levchenko
A la demande de la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, la sénatrice Sylvie Robert mène une mission sur l’adaptation des horaires d’ouverture des bibliothèques aux rythmes des usagers. Depuis une dizaine d'années, ce sujet revient régulièrement dans l'actualité professionnelle. Il fera l'objet d'une table ronde lors du congrès de l'Association des bibliothécaires de France (ABF), qui se tient du 11 au 13 juin 2015 à Strasbourg.

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Élus, professionnels et ministère de la Culture le martèlent à l’envi : les 7 100 bibliothèques constituent le premier réseau d’équipements culturels en France. Dans beaucoup de petites communes, elles sont même souvent le seul lieu dédié à la culture. Pourtant, les usagers libres de leur temps le lundi, en début de matinée ou en soirée trouvent bien souvent porte close. Sans parler du dimanche. Avec une moyenne de 14 h 30 par semaine (toutes tailles de collectivités confondues), les bibliothèques françaises supportent mal la comparaison avec leurs homologues européennes et nord-américaines, qui affichent des horaires bien plus larges.

« Un sujet politique »

Une marque de « ringardise » dénoncée, entre autres, en 2012, par un rapport de l’inspection générale des bibliothèques (1) et, en 2014, par la pétition de Bibliothèques sans frontières, « Ouvrir plus les bibliothèques ». C’est pour en finir avec ce travers français que la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, a confié, le 30 mars, une mission « sur l’adaptation des horaires des bibliothèques » à la sénatrice (PS) d’Ille-et-Vilaine, Sylvie Robert. Cette dernière consulte élus et professionnels de la lecture publique pour dresser l’état des lieux des pratiques et recenser les difficultés. Après un point d’étape avec la ministre en juin, elle devrait lui remettre à la rentrée un rapport avançant quelques propositions.

« Fleur Pellerin souhaite passer à une étape décisive, en faisant de cette question un sujet politique, décrypte Sylvie Robert. Il faut convaincre élus et professionnels. Ces derniers doivent pouvoir être force de propositions dans la mise en œuvre de cette évolution. Ce n’est pas un hasard si la ministre a confié cette mission à une politique. Quand un élu engage une réflexion sur les temps en relation avec les besoins des usagers, il s’intéresse à la façon dont vivent ces derniers, il vise l’efficacité des politiques publiques. »

Pendant longtemps, bibliothécaires et élus se sont en effet gardés d’ouvrir le débat. « Les premiers parce que travailler à la gestion des fonds leur plaisait plus que d’accueillir le public. Les seconds car cela leur évitait des recrutements supplémentaires », analyse Claude Poissenot, sociologue et enseignant à l’IUT « métiers du livre » de Nancy.
A lire aussi Une mission chargée de réfléchir à l’ouverture des bibliothèques le week-end

Évolution des mentalités

Mais le contexte a changé : les ressources documentaires, que le numérique rend accessibles en dehors de la bibliothèque, ne constituent plus son centre de gravité. Le besoin de trouver des lieux de convivialité, de débat, de médiation et d’accompagnement culturel et numérique, des espaces calmes, pour étudier, s’autoformer ou chercher un emploi, fait que la bibliothèque ne peut plus se contenter de n’ouvrir que pendant des périodes limitées.

Les mentalités aussi évoluent : une proportion non négligeable de professionnels ne rechigne plus à travailler certains soirs jusqu’à 22 heures ou le dimanche, pourvu que cela fasse l’objet d’une compensation, sous forme de récupérations ou d’une rémunération supplémentaire. « Une bibliothèque doit être ouverte quand le public est disponible ! » plaide Anne Verneuil, présidente de l’Association des bibliothécaires de France.

De même, les élus prennent acte des évolutions et de la diversité des rythmes de vie de leurs concitoyens : « Nos bibliothèques doivent ouvrir en cohérence avec la vie des gens », confirme Claude Gloeckle, adjoint au maire de Crolles (Isère) et membre de la commission « lecture publique » de la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC). Mais, crise budgétaire oblige, les enveloppes que les communes consacrent aux bibliothèques n’augmentent plus, au contraire. L’extension des horaires suppose donc des arbitrages : en faveur de la bibliothèque et, au sein de son budget, en faveur des dépenses en ressources humaines, permettant d’assurer des horaires élargis avec une qualité de service satisfaisante. Ce qui peut conduire à rogner sur le budget des acquisitions ou de la médiation.

Autant d’ajustements qui touchent l’équilibre du projet culturel de l’équipement. Le service du livre et de la lecture du ministère de la Culture passe actuellement au crible, en lien avec la direction générale des collectivités locales, différents scénarios d’aides financières, notamment un taux bonifié du concours particulier (dispositif de financement de l’Etat destiné aux bibliothèques) pour déclencher un effet de levier. « Il n’est pas sûr que cela soit suffisant pour compenser l’effort financier des communes », convient le service. En tout état de cause, le dispositif d’aides devrait être annoncé fin 2015.

Équipements et formations

La FNCC, elle, ne souhaite pas isoler la question des horaires : elle plaide pour une approche globale. « Il faudra croiser les réflexions sur les horaires, l’agencement des lieux et le numérique », insiste Claude Gloeckle, pour qui l’extension des horaires passe aussi par des services numériques, donc des équipements et des formations pour les agents. Sur le plan de la mise en œuvre des horaires élargis, le sujet est déjà bien documenté, avec des ouvrages recensant les bonnes pratiques des structures en pointe. Ce qui ne veut pas dire qu’il suffit d’appliquer les recettes des autres. « Certes, le cadre méthodologique général est connu. Et il est lourd, dans la mesure où un tel projet déclenche un effet domino, avec des implications organisationnelles, sociales, financières, en matière de management, de gestion du bâtiment, etc. Mais il n’existe pas de solutions toutes faites et chaque collectivité doit décliner sa propre méthode en fonction de ses spécificités », nuance le service du livre et de la lecture.

Témoignages

« Il faut faire du cousu main »

Sylvie Robert, sénatrice (PS) d’Ille-et-Vilaine

Beaucoup de mes interlocuteurs évoquent les freins techniques. Soyons pragmatiques ! La solution n’est pas nécessairement d’ouvrir plus, mais d’ouvrir mieux, de prendre en compte les nouvelles mobilités des citoyens. Cette question des horaires s’étudie à l’aune des usages de la population, sans faire de surenchère dans l’élargissement des horaires et sans se focaliser sur le dimanche. Posons aussi la question des soirées, du midi, du samedi et du dimanche, et ne fermons pas d’emblée la discussion en disant qu’il n’est pas possible d’ouvrir davantage. Cela ne peut passer que par du cousu main, avec des options différentes selon les territoires. Pour les bibliothèques, il s’agit de donner toute son importance au travail face au public. Evolution qui suppose une réorganisation du temps de travail. Pour la collectivité, cela implique de prendre en compte l’environnement de la bibliothèque ouverte en horaires décalés : prévoir les transports pour s’y rendre, regarder s’il existe, à proximité, la possibilité de boire un café ou de faire des courses. Comment envisager d’ouvrir une bibliothèque le dimanche dans un quartier désert ? Sans oublier, bien entendu, les solutions de garde d’enfants pour les bibliothécaires qui travaillent en horaires décalés.

« Ouvrir plus favorise la fréquentation »

Claude Poissenot, enseignant à l’IUT « métiers du livre » de Nancy

Une étude réalisée avec mes étudiants montre que des horaires plus larges riment avec une fréquentation plus élevée. Ce n’est pas étonnant. Cela ne veut pas dire qu’il suffit d’ouvrir pour que les gens viennent, mais plutôt que le fait d’ouvrir davantage favorise la fréquentation. La question des horaires est au cœur de la mutation des bibliothèques. Qu’est-ce qu’une bibliothèque ? Pourquoi l’ouvre-t-on ? Avec le développement du numérique, beaucoup de gens en contournent les murs pour accéder aux ressources documentaires en ligne. Les bibliothèques ne peuvent donc pas se définir uniquement par la référence au document. Pour survivre, elles doivent être pertinentes par rapport aux besoins de la population. Et les horaires d’ouverture constituent l’un des premiers services. Avec eux, la bibliothèque joue sa survie, pas seulement en tant que lieu démocratique d’accès aux ressources documentaires, mais aussi en tant que lieu qui participe à la vie de la collectivité. Et l’accès aux ressources est l’une des modalités du rapport des individus à la collectivité. Venir à la bibliothèque pour s’extraire du bruit ambiant, ou simplement trouver un sourire, en est aussi une autre. Aujourd’hui, bibliothécaire, c’est d’abord un métier de rapport au public !

Un thème bien documenté

Les ouvrages relatifs à l’extension des horaires des bibliothèques ne manquent pas. L’Association des bibliothécaires de France et le ministère de la Culture ont cosigné, en décembre 2014, un guide intitulé « Ouvrir grand la médiathèque », qui présente diverses études de cas. En parallèle, l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques a publié, elle, « Ouvrir plus, ouvrir mieux, un défi pour les bibliothèques », où il est notamment question de l’offre de services à proposer aux usagers des nouveaux horaires. Enfin, l’association Tempo diffuse un guide méthodologique intitulé « Ouvrir les médiathèques le dimanche, pourquoi ? Comment ?  », téléchargeable sur son site internet.

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Commentaires

Horaires d’ouverture des bibliothèques : des arbitrages très attendus

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defrocourt

06/06/2015 06h49

si toutes les bibliothèques pouvaient être gratuite pour les chômeurs qu’elle que soit les villes

carapace

16/06/2015 02h45

en tant que bibliothécaire, je suis d’accord ouvrir mieux et plus si possible.
Faire des nocturnes, ouvrir entre midi et deux le vendredi et le samedi. Peut-être ouvrir également le lundi pour certaines catégories professionnelles mais pas le dimanche.
Quand on habite une petite ville (20000 habitants) et rurale, il y a d’autres choses à faire que de venir le dimanche à la biblio.

un du Midi-Pyrénées

18/06/2015 07h54

Ouvrir plus les bibliothèque, pourquoi pas ? Mais pas n’importe comment. Je confirme que dans une ville de 20 000 habitants, au coeur d’un département rural, le dimanche n’est pas un jour où l’on va voir les gens à la médiathèque et il n’y a pas de demande à cde sujet. Après, les chiffres et les fameux 14h30, attention : l’analyse des établissements des villes de 15000 à 25000 habitants donne déjà une moyenne de 26h10 avec une médiane à 26h. Il faut donc regarder ce que contienent les chiffres et se pencher sur le maillage du territoire. De toutes petites bibliothèques participent à la baisse de la moyenne générale (ce que souligne l’article). Pour autant, faut-il les ouvrir plus ?
Et puis, c’est bien beau les discours, mais avec quels moyens ? Car aujourd’hui, les élus n’hésitent pas à sabrer le budget des bibliothèques…

Solange Nottez

25/02/2017 01h29

Pourquoi ne pas plutôt adapter les journées de travail ? Travailler moins, pour se cultiver plus ! Avec la semaine de 22h, chacun aurait le temps de se rendre à la bibliothèque, sans avoir besoin de faire travailler les bibliothécaires le dimanche ou jusque 22h.

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